L’ audience s’est déroulée au siège du ministère des Affaires étrangères en présence du ministre délégué auprès du ministère des AE chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, et le commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité, M. Ramtane Lamamra.
La visite de M. Ping en Algérie, arrivé mardi à Alger, porte sur des «consultations» sur la situation prévalant en Afrique, notamment les crises au Mali, en Guinée Bissau et «les risques qui pèsent actuellement sur le Soudan et le Sud-Soudan». «Je viens régulièrement en Algérie consulter les principaux acteurs qui nous aident à stabiliser la situation du continent africain, qui n’est pas bonne», a déclaré M. Ping à son arrivée à Alger, ajoutant que «l’Algérie a toujours été au cœur de l’action visant à restaurer la paix et la sécurité dans la sous-région». A Bamako, l’ex-junte militaire malienne qui avait accepté de rendre le pouvoir aux civils après son coup d’Etat du 22 mars, conservait hier toute son influence après avoir mis en échec une offensive de militaires loyaux au président renversé Amadou Toumani Touré, réfugié à Dakar. Des tirs sporadiques ont encore été entendus dans la nuit de mardi à hier dans la capitale, où le calme semblait de retour hier matin avec une circulation normale sur les principales artères. Sur la route menant au camp de Kati, la base des ex-putschistes, à 15 km de Bamako, attaquée lundi par les «bérets rouges», les forces parachutistes loyales au président ATT, les points de contrôle installés par l’ex-junte ont été levés. Les combats au camp de Kati, à l’aéroport et à la Radiotélévision nationale (ORTM), occupée par les partisans du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte qui avait pris le pouvoir avant de le rendre aux civils, ont fait au moins 22 morts et des dizaines de blessés, selon un dernier bilan. Le capitaine Sanogo a assuré mardi à l’ORTM que la situation était «sous contrôle», précisant que les troubles ne remettaient pas en cause l’accord-cadre sur le retour du pouvoir aux civils conclu le 6 avril avec la médiation burkinabé dans la crise malienne. Les violences de début de semaine ont conduit à l’annulation d’une rencontre prévue mardi à Ouagadougou entre une délégation de l’ex-junte et le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans la crise. Le capitaine Sanogo avait rejeté la semaine dernière les décisions prises à Abidjan lors d’un sommet de chefs d’Etat de la Cédéao, dont l’envoi de soldats dans son pays pour sécuriser la transition après le putsch. Il a rejeté aussi la décision de la Cédéao de fixer la période de transition à douze mois, jusqu’à la tenue d’élections présidentielle et législatives. Le coup d’Etat qu’il avait fomenté et la désorganisation d’une armée sous-équipée a profité dans le Nord à la rébellion touareg, au mouvement islamiste Ansar Dine soutenu par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et divers groupes criminels. En trois jours, du 30 mars au 1er avril, ils ont accéléré leur offensive lancée à la mi-janvier et pris le contrôle des trois villes et régions de ce vaste territoire aride, Tombouctou, Kidal et Gao.