A Alger, ainsi que dans d’autres grandes villes du pays, le marché parallèle de la devise s’affole et ce depuis une quinzaine de jours déjà. En effet, le cours de l’Euro n’arrête pas de monter atteignant jusqu’à 155 Da. Une enquête menée auprès des cambistes du square Port-Saïd, démontre que les avis sont divisés concernant cette situation.
Pour certains, ce phénomène est tout à fait normal, alors que pour d’autres, c’est plutôt inhabituel. Les premiers ne cherchent même pas d’explications à cette flambée soudaine parce qu’ils estiment normal le fait que le cours de la devise fluctue. Selon eux, le marché, aussi bien officiel que parallèle peut connaître des variations sans raisons précises.
De l’autre côté, quelques habitués de la rue de la Liberté pensent savoir les causes principales de cette flambée inhabituelle. D’ailleurs, certains avancent même leurs théories.
Le journaliste de Liberté qui a mené l’enquête raconte que l’un des cambistes qu’il a abordé, lui a expliqué que l’unique raison à cette hausse du cours de l’euro est le fait que la monnaie européenne est de moins en moins disponible. Selon le « trader », les émigrés algériens, pour la plupart touchés par la crise, ne transfèrent plus de grandes sommes. Et c’est dans le but d’inciter ceux qui possèdent des euros, de les sortir que certains milieux font grimper les prix.
Pour d’autres courtiers de la célèbre placette algéroise, cette hausse du cours de l’euro est en relation directe avec la situation actuelle du pays. Selon quelques uns, beaucoup de personnes détenteurs d’importantes sommes en dinars, préfèrent les convertir dans la crainte d’un retournement de situation.
Enfin, parmi les cambistes, il y a ceux qui réfutent les deux premières explications et avancent une toute autre analyse. Selon, ces derniers, ce sont les « hommes d’affaires » qui s’alimentent en grandes quantités de devises et qui font des transferts illicites de la monnaie européenne, qui créent cette flambée.
Pour rappel, l’Algérie est le troisième pays africain, le plus affecté par la pratique du marché parallèle. Notre pays arrive juste derrière l’Egypte et le Nigeria selon l’institut nord-américain Global Finance Integrity (GFI).