Le ministre sahraoui de la coopération, Brahim Mokhtar a appelé mardi le Parlement européen à ne pas voter en faveur de l’accord de pêche avec le Maroc affirmant que si l’accord est conclu il ne fera qu’ »accentuer » le pillage des richesses sahraouies à hauteur de plus de 4,5 milliards dollars par an.
« L’une des priorités du gouvernement sahraoui est l’abrogation de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE », a indiqué M. Mokhtar dans une déclaration à l’APS appelant les membres du Parlement européen à ne pas voter cet accord par respect aux lois internationales et à l’avenir du peuple sahraoui.
« Le parlement européen doit respecter les points de vue des organisations et partis politiques européens qui se sont opposés à cet accord qui inclut les eaux territoriales du Sahara Occidental », a ajouté le même responsable.
Si cet accord venait à être voté, le pillage des richesses naturelles du Sahara Occidental par l’occupation marocaine ne fera que s’ »accentuer » à hauteur de plus de 4,5 milliards dollars par an, a souligné le ministre sahraoui de la coopération.

Pour M. Mokhtar, « les richesses naturelles spoliées actuellement par le Maroc sont estimées à 4,5 milliards dollars par an ». Ces revenus sont « utilisés pour l’acquisition d’armes pour réprimer brutalement la lutte du peuple sahraoui qui revendique son droit légitime à l’autodétermination ».
Si l’UE vote cet accord, elle sera alors, encore une fois, complice avec l’occupation marocaine et l’encourage à transgresser la légalité internationale, a averti le ministre sahraoui.
« L’Espagne et la France sont les pays européens les plus empressés de conclure l’accord de pêche partant du principe des intérêts communs entre ces pays et l’occupation marocaine », a rappelé M. Mokhtar.
Il a appelé les Nations Unies à « agir au plus vite » pour faire cesser cet accord et régler définitivement la question sahraouie en organisant des élections libres pour l’autodétermination.
L’observatoire sahraoui des ressources naturelles a appelé, dans un rapport, l’ONU à assumer ses responsabilités concernant la protection des ressources naturelles sahraouies comme ce fut le cas pour Timor-leste et la Namibie.
Intitulé « Les Sahraouis, un peuple pauvre dans un pays riche : comment les ressources naturelles du Sahara occidental sont pillées », le rapport a appelé les membres du Parlement européen à ne pas voter en faveur de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc, étant donné que les raisons qui étaient à l’origine de l’annulation du précédent accord restent inchangées.