Le gouvernement, mis devant le fait accompli, décide de changer de stratégie en recourant à l’ultime méthode de dissuasion, à savoir «le permis à points». Toutes les mesures décidées par les autorités publiques ont échoué face à la folie meurtrière des chauffards. Ni la répression et encore moins la sensibilisation ne sont parvenues à apaiser le terrorisme routier.
Le gouvernement, mis devant le fait accompli, décide de changer de stratégie en recourant à l’ultime méthode de dissuasion, à savoir, «le permis à points». Une formule revendiquée, depuis plusieurs années par les professionnels et qui n’a bénéficié de l’intérêt de la tutelle, que maintenant que le bilan des accidents de la route est devenu effroyable et la boucherie incontrôlable. En fait, chaque jour que dieu fait, des dizaines de familles algériennes sont endeuillées par une hécatombe qui prend de l’ampleur. Le permis à points est susceptible de réduire sensiblement le nombre d’accidents sur nos routes, affirme-t-on. Le président de la Fédération des auto-écoles, Zine Eddine Aoudia, a estimé que le nombre d’accidents va baisser de «60%», une fois cette mesure mise en application. S’exprimant à la radio nationale, l’orateur a laissé entendre que seul le recours au permis à points pourra faire entendre raison aux chauffards. De son côté, le ministre des Transports Amar Tou, a déclaré que «le document du permis à points a été finalisé avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice en collaboration avec la Sûreté nationale et la Gendarmerie nationale».
Ce document, a-t-il indiqué, «se trouve actuellement au niveau du Secrétariat général du gouvernement et sera prochainement présenté au gouvernement». Ce nouveau document s’inscrit, a-t-il rappelé, dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité des citoyens et réduire le nombre d’accidents de la route. Des mesures qui ont prouvé leur inefficacité avec les carnages quotidiens qui se produisent sur la route. Et ce, malgré la campagne de sensibilisation menée à travers les médias lourds, le retrait systématique des permis de conduire et les procès relativement coûteux infligés en cas d’infraction. Un arsenal qui s’est avéré perméable pour de multiples raisons, entre autres, la corruption pour la restitution du permis de conduire, l’inefficacité des campagnes de sensibilisation et l’échec cuisant de «la politique du tout répressif» adoptée jusque-là.
D’ailleurs, l’annonce par la tutelle de l’application du permis à points interviendra suite aux proportions alarmantes que les accidents de la route ont prises à travers le territoire national et l’incapacité avérée de l’Etat face à ce phénomène. D’ailleurs, faut-il rappeler que l’adoption du permis à points a été prise deux ans plutôt, en juillet 2009 à travers l’ordonnance n° 09-03 du 22 juillet 2009 modifiant et complétant la loi n°01-14 du 19 août 2001 relative à l’organisation, la sécurité et la police de la circulation routière. Et ce n’est que maintenant que le ministère des transports se décide à relancer le projet en mettant le dossier sur la table du gouvernement. En attendant de connaître la date exacte de son application effective, force est de rappeler que la liste des victimes des accidents de voiture est en hausse constante. Pour la seule wilaya d’Alger, six personnes ont trouvé la mort et 23 autres ont été blessées dans 16 accidents de la route survenus la première semaine du ramadhan. Durant la période allant du 13 au 19 juillet dernier, 103 personnes ont trouvé la mort sur les routes, selon un bilan de la gendarmerie nationale. Et l’hécatombe se poursuit…

Par Aomar Fekrache