Où sont passés les 6000 contrôleurs des prix qui devaient réprimer la fraude? Quels sont ces moyens mis en oeuvre pour faire échec à la spéculation?
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, estime que la flambée des prix des produits de large consommation ces derniers jours est une preuve «de l’échec total des politiques de bricolage suivies par le ministère du Commerce».
Sans concession, Madame Hanoune a pointé du doigt le département de Mustapha Benbada qui excelle dans «la politique du bricolage et ne s’attaque pas aux racines du problème». Intervenant, hier à Alger, à l’ouverture des travaux du bureau politique de son parti, Mme Hanoune a appelé à l’ouverture de grands marchés publics pour réduire les prix et a plaidé pour le retour des entreprises publiques de distribution.
Le département du commerce, géré par un ministre du parti islamiste, le MSP, a perdu tout contrôle du marché et des prix fixés par les barons et les spéculateurs, arguant que les commerçants sont libres de pratiquer les prix qu’ils veulent, pour justifier son incapacité à réguler le marché. Cette impuissance du département de Benbada à réguler le marché a poussé la Fédération algérienne des consommateurs à boycotter les produits dont les prix ont atteint des seuils vertigineux.
A quelques jours du début du Ramadhan, M.Benbada avait promis publiquement, lors d’un point de presse, à Mostaganem que «toutes les conditions sont réunies pour assurer une disponibilité des différents produits durant ce mois sacré, qu’il s’agisse des céréales, de la semoule, de la farine, des légumes secs, du lait et de ses dérivés, des viandes, des fruits et des légumes frais» et que «les marchés enregistreront une abondance des produits à des prix abordables pour le consommateur». Des paroles en l’air, des promesses auxquelles ne croient plus les Algériens. Où sont passés les 6000 contrôleurs des prix qui devaient réprimer la fraude? Quels sont ces moyens mis en oeuvre pour faire échec à la spéculation? Le ministre du Commerce n’a pas trouvé mieux que de conseiller aux citoyens de se serrer la ceinture pendant le mois sacré. Une belle façon de faire avaler des couleuvres aux Algériens en plein mois de Ramadhan! Mais ni ses promesses de faire baisser les prix ni ses actions de maîtriser le marché n’ont abouti. Autant dire: Benbada le bonimenteur. D’ailleurs, dès le premier jour du Ramadhan, les prix ont connu une flambée vertigineuse. Et M.Benbada se complaît dans une posture révoltante. Pis encore, les observateurs se demandent s’il est ministre du Commerce de la République algérienne, ou le croupion d’hommes d’affaires sans scrupules. Le programme du président Bouteflika stipule parfaitement bien qu’il faut assurer une justice sociale, ce qui est loin d’être le cas avec ce ministre qui collectionne les échecs. Il convient de rappeler que c’est lui qui a mis en péril le pays quand au mois de janvier 2001, le pays a failli basculer dans le chaos.
