La prière de la pluie à laquelle a appelé le ministère des Affaires religieuses et accomplie par les fidèles, vendredi dernier dans les mosquées, dénote de l’inquiétude qui s’empare des producteurs quant au début d’un immanquable cycle de sécheresse.
Ces derniers mois, le temps n’est plus à la pluie. Attendues avec impatience pour le mois d’avril passé, les précipitations, qui devaient booster les rendements de la filière des céréales en cette période cruciale, ont fait faux bond. Avec l’accroissement de la température, la plante va développer au maximum sa végétation.
Ce qui signifie que les besoins en eau seront encore plus importants. Or, la pluviométrie sur laquelle se fonde la céréaliculture algérienne se fait ardemment désirer. Si d’ici à la fin du mois en cours, cette plante à graines ne reçoit pas la quantité d’eau qu’il faut pour assurer un bon développement des épis, le doute s’installera chez les céréaliculteurs.
La récolte sera indubitablement mauvaise. C’est le scénario catastrophe. La prière de la pluie à laquelle a appelé le ministère des Affaires religieuses et accomplie par les fidèles, vendredi dernier dans les mosquées, dénote de l’inquiétude qui s’empare des producteurs quant au début d’un immanquable cycle de sécheresse.
D’où l’impératif recours à l’irrigation d’appoint à même d’assurer des rendements élevés et de réduire la marge d’incertitude. Cette dépendance vis-à-vis de la pluviométrie illustre parfaitement la situation qui prévaut dans le secteur agricole. En Algérie, un pays semi-aride, voire aride, l’agriculture végète et peine à réaliser l’objectif tracé par les pouvoirs publics, à savoir la sécurité alimentaire. Un défi auquel sont confrontés de nombreux pays du sud et de l’est de la Méditerranée.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que le challenge que tentent de réussir ces pays est imposé par la pauvreté, marquée par des niveaux élevés de malnutrition et des problèmes d’obésité croissants. “La pauvreté alliée à la hausse des prix des produits alimentaires depuis 2008 menace la sécurité alimentaire et nutritionnelle des plus vulnérables. Ce qui entraîne, par conséquent, un climat d’instabilité sociale et politique”, explique la FAO dans un rapport sur l’“avenir de l’alimentation en Méditerranée”. Selon les auteurs, tous les pays de la région, à l’exception de la Turquie, ont de grands déficits commerciaux agroalimentaires et qui vont en s’aggravant.
La FAO estime que l’utilisation efficace des ressources naturelles, en particulier le sol et l’eau, devrait guider les investissements dans l’agriculture locale. Les pays doivent donc promouvoir des politiques et des incitations appropriées offrant au secteur privé un meilleur accès à l’information, aux technologies, au savoir-faire et aux marchés. En contrepartie, il (secteur privé) doit intensifier ses investissements pour favoriser la croissance et la création d’emplois. Pour cela, il y a lieu de rendre la vie plus attrayante dans les zones rurales…
B. K.