Le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, a dénoncé ce samedi la flambée du prix de la sardine en Algérie. Dans une publication évoquant le bureau de Tissemsilt, Zebdi a indiqué que le kilo de sardine s’affiche désormais à 1800 dinars, un niveau qu’il a qualifié de « record ».
Avec ironie, il a alors ajouté que le poisson semblait avoir été « pêché à la balle et non au filet », pour souligner le caractère absurde d’un tel tarif.
L’Association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE) est une organisation nationale algérienne dont la mission est de défendre les droits des consommateurs. Elle intervient pour signaler les abus, encadrer les pratiques commerciales et sensibiliser les citoyens à une consommation responsable.
L’APOCE joue également un rôle d’alerte en dénonçant la flambée des prix ou la mauvaise qualité de certains produits. Son président, Mustapha Zebdi, est régulièrement sollicité pour commenter l’évolution du marché et interpeller les autorités sur la nécessité de mesures de régulation en faveur du consommateur.
La sardine : du poisson populaire au produit de luxe ?
Depuis des générations, elle accompagne les repas familiaux, présente sur les marchés et dans de nombreuses recettes traditionnelles. Sa simplicité de préparation, sa valeur nutritive et son accessibilité en ont fait un aliment central de l’alimentation quotidienne. Pour beaucoup d’Algériens, la sardine représente à la fois le lien avec la mer Méditerranée et la convivialité des repas partagés, ce qui explique pourquoi sa récente flambée de prix suscite autant d’inquiétude.
Longtemps considérée comme le poisson du pauvre, la sardine était autrefois une alternative économique à la viande ou aux autres poissons plus chers. Aujourd’hui, ce symbole d’accessibilité alimentaire franchit un seuil inquiétant pour de nombreux ménages. Sa hausse de prix progressive rend ce poisson, jadis omniprésent sur les tables algériennes, de plus en plus difficile à se procurer.
Cette flambée s’explique par plusieurs facteurs : rareté des prises, conditions climatiques défavorables, hausse des coûts de distribution et manque de régulation du marché. Face à cette situation, les spécialistes soulignent l’urgence de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs afin d’éviter que la sardine, ce pilier de la cuisine locale, ne disparaisse définitivement des tables.
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La sardine ne touche pas seulement le portefeuille des ménages, elle a également un impact symbolique. Ce poisson incarne une tradition, une histoire partagée et la convivialité des repas en famille ou entre amis. Sa raréfaction menace donc autant la culture culinaire que l’économie domestique, mettant en lumière l’importance d’une gestion durable des ressources halieutiques.
En attendant des mesures concrètes, les Algériens suivent de près l’évolution des prix sur les marchés. Pour beaucoup, retrouver la sardine à un prix abordable serait bien plus qu’un simple geste économique : ce serait la garantie que la tradition culinaire nationale perdure et reste accessible à tous.
Secteur de la pêche en Algérie : entre richesse côtière et défis
En 2024, l’Algérie a franchi une étape significative dans le développement de son secteur de la pêche et de l’aquaculture, atteignant une production estimée à 135 000 tonnes, conformément aux objectifs fixés par le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques .
La campagne de pêche au thon rouge a été particulièrement remarquable, avec la capture totale du quota national de 2 046 tonnes, réparties entre 34 navires battant pavillon algérien. Cette performance a été rendue possible grâce à l’augmentation de la flotte nationale et à la mise en œuvre de 18 opérations de pêche réussies durant le mois de juin.
Parallèlement, l’aquaculture a alors connu un essor notable, notamment avec l’élevage de tilapia. La production de tilapia devrait atteindre 12 000 tonnes d’ici la fin de l’année, marquant une augmentation substantielle par rapport aux années précédentes .
Pour soutenir cette dynamique, le gouvernement a mis en place des mesures incitatives, telles que l’autorisation d’importation de navires et de moteurs d’occasion de moins de cinq ans, et la possibilité pour les professionnels de convertir leurs navires de plaisance en unités de pêche artisanale.
Ainsi, à l’horizon 2025, l’Algérie ambitionne de consolider ces acquis en poursuivant la modernisation de ses infrastructures portuaires et en renforçant la formation des acteurs du secteur. Cette stratégie vise à assurer une gestion durable des ressources marines et à positionner le pays comme un acteur majeur dans le domaine de la pêche en Méditerranée.