Alger, le 02 septembre 2024 – Le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, a lancé une mise en garde aux pêcheurs ce dimanche. Il a évoqué la possibilité d’importer du poisson, à l’instar de ce qui a été fait pour le poulet, si les prix continuaient d’augmenter de manière aussi importante.
Lors de l’inauguration d’un hypermarché à Alger, Zitouni a déclaré : « Il est inadmissible que l’Algérie, qui dispose de ressources abondantes en sardines, en importe. » Il a souligné que les prix de ce poisson variaient entre 900 et 1 700 DA/Kg, une fourchette qu’il juge inacceptable. « Nous serons obligés de casser les prix des spéculateurs en recourant à l’importation, comme nous l’avons fait pour le poulet », a-t-il menacé.
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Le ministre a toutefois assuré qu’il ne souhaitait pas nuire aux pêcheurs. « Mais en tant que responsable, je refuse catégoriquement de porter préjudice au consommateur », a-t-il affirmé. Il a rappelé que le poisson, et notamment la sardine, était un aliment de base pour les ménages à faible revenu.
« Il est scandaleux de voir que ce produit, autrefois accessible à tous, coûte désormais 900 DA/Kg », a-t-il déploré, avant de poursuivre : « Ne nous forcez pas à prendre des mesures plus radicales. »
Importation du poulet congelé : une mesure efficace pour faire baisser les prix du produit local ?
Les récentes déclarations du ministre Zitouni sur la situation du marché de la sardine font écho aux mesures prises pour réguler le prix du poulet qui connait désormais une baisse significative sur les marchés de gros depuis le début de cette semaine.
Cette tendance à la baisse, plus marquée à l’Est du pays où l’offre est abondante, s’explique par plusieurs facteurs.
Tout d’abord, la fin des vacances estivales a entraîné une diminution de la demande, traditionnellement plus forte en période de congés. Par ailleurs, les importantes quantités de poulet congelé importé, notamment du Brésil, injectées sur le marché par les autorités publiques afin de réguler les prix, ont exercé une pression à la baisse sur les prix du poulet local.
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Cette baisse des prix à la production devrait se répercuter dès aujourd’hui sur les prix du poulet déplumé vendu dans les boucheries, offrant ainsi un léger répit aux consommateurs.
Interrogé sur les perspectives à court terme, un professionnel du secteur avicole a souligné que l’évolution des prix dépendra en grande partie des quantités de poulet congelé qui continueront d’être mises sur le marché. « Si les importations se poursuivent au même rythme, nous pouvons nous attendre à une stabilisation, voire à une nouvelle baisse des prix », a-t-il indiqué.
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En somme, cette baisse des prix du poulet est une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais elle soulève également des questions sur la durabilité de cette tendance. Les producteurs locaux, déjà fragilisés par la concurrence des importations, pourraient voir leurs marges se réduire encore davantage.
Il reste à voir si cet équilibre fragile entre offre et demande pourra se maintenir dans les mois à venir.