Chaque mois de Ramadhan, l’abattage clandestin fait rage. Face aux prix des viandes rouges qui varient entre 1.000 et 1.400 dinars, la consommation de viandes rouges d’origine inconnue à travers toutes les communes de la wilaya de Tlemcen bat son plein.
En effet, si les services du commerce assurent quotidiennement des sorties inopinées dans les commerces qui actuellement pratiquent des prix, en ce qui concerne les fruits et légumes, sensiblement plus bas que la première dizaine de jours du mois de jeûne, ce n’est pas le cas des viandes qui brûlent toujours les doigts du consommateur.
Cette denrée prisée pendant cette période de l’année demeure inaccessible. Devant cet état de fait et à la recherche du gain facile, certains commerçants véreux pratiquent l’abattage clandestin au su et au vu de tout le monde, encouragés par le citoyen soucieux d’acheter moins cher. Une nette hausse est enregistrée dans cette pratique et ce, bien que les quantités saisies soient toujours très modestes.
A en croire un vétérinaire, il est avéré un taux faible des quantités de viandes avariées ou impropres à la consommation qui proviennent de l’abattage clandestin. La même source précise tout de même que l’abattage clandestin est déconseillé. « Au moins on devait consulter un vétérinaire pour éviter l’irréparable » souligne-t-on. De leur côté, les citoyens évoquent la flambée des prix des viandes qui les contraint à se rabattre sur l’abattage clandestin. Les viandes, a-t-on constaté au niveau de certains marchés hebdomadaires, ne répondent guère aux normes hygiéniques, ce qui menace à plus d’un titre le consommateur. Sur les lieux de nombreuses bêtes sont abattues en cette période de chaleur. Une carcasse complète est cédée entre 6.500 et 8.000 dinars selon le poids.
Vendue au détail, le prix du kilogramme de la viande d’agneau est cédé entre 500 et 700 dinars, tandis que la viande caprine est concédée entre 400 et 550 dinars le kg. Selon la DCP (Direction des contrôles des prix), cette pratique demeure un véritable problème de santé publique, puisque la viande n’est jamais été soumise à un contrôle.
Partout à Tlemcen l’on dénombre des dizaines d’activités parallèles et clandestines d’abattage qui ont pignon sur rue. Notons qu’à travers la capitale des Zianides, à l’instar d’autres villes algériennes, l’abattage d’animaux sans agrément nécessite des interventions régulières et un contrôle rigoureux pour mettre fin à cette pratique illégale qui n’en finit pas de faire parler d’elle. De nombreux réseaux d’abattoirs clandestins sont nés à travers la région de Tlemcen, notamment dans les zones rurales à caractère pastorale et agropastorale. Cette activité prend de l’ampleur, particulièrement, faut-il rappeler, durant ce mois.
Mohamed Medjahdi