Une nouvelle affaire de vaccins périmés risque de contaminer le climat sanitaire déjà pas trop «sain». Des voix émanant d’organismes spécialisés se sont élevées pour mettre en alerte contre des vaccins périmés destinés aux enfants. Un lot de 400 000 doses pourrait provoquer des préjudices à des milliers d’enfants, dégénérant en véritable problème de santé publique.
L’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) risque-t-il de connaître, une nouvelle fois, un scandale après celui de 2009 dans lequel une dizaine de cadres ont été impliqués dans l’affaire des vaccins périmés ?
Il est fort probable que cela soit le cas, dans la mesure où les allégations formulées par un employé de l’IPA s’avèreraient justes. Une voix interne à l’institut, en effet, affirme qu’un important lot de vaccins pédiatriques (400 000 doses) non conformes aux normes a été libéré, le mois d’octobre dernier, alors que des réserves ont été émises par le service d’assurance qualité de l’Institut.
La non-conformité résulterait, selon notre source, «d’un important défaut de la chaîne de froid lors de l’acheminement depuis le fournisseur LG Life Science (Corée du Sud) jusqu’en Algérie». Pour preuve, l’employé qui a requis l’anonymat ajoute que «les enregistreurs peuvent en attester».
La commercialisation de produits pharmaceutiques non conformes, de surcroït destinés à une frange de la population des plus vulnérables, les enfants, risque d’avoir de graves conséquences sur la santé publique.
«Il semblerait que la santé des petits Algériens ait moins de valeur que celle d’autres enfants de par le monde», résume l’employé qui, plus explicite, ajoute : «Le remplacement des lots de produits défectueux n’a pas été fait pour des raisons obscures.» Par ailleurs, notre source s’interroge et ne comprend pas le fait que soit fait appel aux services d’un professeur, le professeur Bouguermouh, 85 ans, après dix années de retraite, pour diriger le laboratoire de virologie.
En outre, toutes nos tentatives pour joindre les responsables de l’institut ont été vaines, alors qu’une voix du service contrôle qualité nous a déclaré que les responsables «sont sur le point d’entamer une réunion».
Ahmed K.
