La santé au stade terminal

La santé au stade terminal

Les jours se suivent et se ressemblent depuis quelques mois pour le secteur de la santé dans notre pays. Jamais peut-être la santé des Algériens ne s’est autant mal portée comme c’est le cas actuellement avec cette multiplication d’épidémies que l’on croyait complètement éradiquées. Rougeole, choléra, leishmaniose, brucellose humaine…, chaque jour qui passe charrie, à n’en plus finir, son lot de mauvaises nouvelles. La difficulté de diagnostiquer ces pathologies réémergentes est telle que l’on perd parfois ses moyens face à l’ampleur de la surprise et du désastre. La nature et, parfois même, l’absence d’une communication officielle efficiente dans de telles situations ne fait ensuite que compliquer les choses, comme on l’a vu à maintes reprises.

En effet, on évoque de plus en plus l’apparition de maladies mystérieuses sans mesurer la gravité et l’impact de telles déclarations à l’emporte-pièce sur la société. Les responsables se ressaisissent par moment, tentant de rectifier le tir, mais le mal est déjà fait. L’image, déjà désastreuse qu’avaient les Algériens de leurs structures de santé, n’a fait qu’empirer. Les responsables à tous les échelons de l’État ont beau disserter sur les réalisations dans ce secteur, mais la réalité est tellement amère pour le commun des Algériens que la seule évocation de l’hôpital provoque frayeur et panique. Et les Algériens sont d’autant plus écœurés que souvent, ils entendent dire que tel ministre, pour un petit bobo, est allé se soigner dans une capitale européenne, que tel ancien responsable militaire est décédé dans un hôpital parisien, ou que tout simplement leur Président s’est déplacé dans une clinique suisse pour un contrôle de routine ou quelques examens complémentaires. Le choc est immense.

Ainsi, pendant que nos structures hospitalières tombent une à une dans la désuétude et la désolation, aucun programme ou plan spécial n’est mis en branle pour tenter, un tant soit peu, de remédier à une situation de plus en plus intenable. Bien au contraire, des projets d’hôpitaux ont été gelés sous prétexte que la situation financière du pays ne le permettait pas. Le département en charge du secteur a beau s’appeler, depuis près de deux décennies, ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, les Algériens n’auront, finalement, eu droit durant cette période qu’à d’infinis discours creux, mais point de réformes proprement dites et faites.