La Russie a mis sa menace à exécution lundi en décidant de conditionner ses livraisons de gaz à l’Ukraine à un règlement préalable, ce qui va se traduire par une interruption des fournitures à Kiev, a annoncé le géant gazier Gazprom.
L’ultimatum imposé à Kiev pour régler une dette atteignant au total 4,5 milliards de dollars ayant expiré à 06H00 GMT, « Gazprom, en vertu du contrat en vigueur, est passé à un système de prépaiement pour les livraisons de gaz à Naftogaz », indique le groupe russe dans un communiqué.
« Aucun paiement pour juin n’a été effectué. A partir de ce jour, la société ukrainienne ne recevra plus que les volumes qu’elle aura payés », est-il ajouté, sans préciser quelles étaient les conséquences immédiates.
Kiev a refusé la hausse des prix décidée par Moscou après l’arrivée au pouvoir de dirigeants pro-occidentaux fin février, conséquence de la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch : les 1.000 mètres cubes de gaz sont alors passés de 268 à 485 dollars, un prix sans équivalent en Europe. Dans sa « dernière offre », Moscou a proposé 385 dollars.
Une nouvelle séance de négociation dimanche soir à Kiev s’est terminée sur un échec.
Cette décision devrait avoir pour l’heure des répercussions limitées pour l’Ukraine, qui a accumulé ces dernières semaines d’importantes réserves dans ses stockages souterrains. La consommation est en outre limitée en cette saison où les chauffages ne sont pas utilisés.