La Russie accuse la Géorgie de réarmement avec l’aide des Etats-Unis

La Russie accuse la Géorgie de réarmement avec l’aide des Etats-Unis

A la veille du premier anniversaire du conflit russo-géorgien pour le contrôle de la république séparatiste géorgienne d’Ossétie du Sud, la tension est encore montée d’un cran entre Moscou et Tbilissi.

Après avoir menacé la Géorgie de recourir à la force ce week-end, la Russie a multiplié, mercredi 5 août, les accusations contre la Géorgie et les Etats-Unis.



Le chef adjoint de l’état-major russe, Anatoli Nogovitsyne, a ainsi clairement accusé la Géorgie de se réarmer.

« L’expérience montre que s’ils se réarment, ils le font dans l’objectif d’une agression », a-t-il déclaré, jugeant que Tbilissi visait des capacités militaires égales, voire « supérieures », au niveau d’avant-guerre.

Le vice-ministre des affaires étrangères russe, Grigori Karassine, s’en est ensuite pris aux Etats-Unis, accusés de continuer de livrer des armes à la Géorgie, et a prévenu que la Russie prendra des mesures en conséquence.

« Selon nos informations, les livraisons d’armes des Etats-Unis se poursuivent. Cela nous préoccupe », a déclaré M. Karassine lors d’un point de presse.

« Les Etats-Unis ne sont pas le seul fournisseur d’armes », a-t-il poursuivi.

« Un risque » de reprise du conflit

D’incidents en « provocations », le ton est brusquement monté ces derniers jours entre le petit pays du Caucase et son grand voisin russe.

Interrogé mardi sur la radio française RTL, le président géorgien a même évoqué « un risque » de reprise du conflit entre Moscou et Tbilissi, reprochant aux Russes d’exercer « une pression constante ».

« Les dernières manœuvres sont préoccupantes, ils refusent de répondre aux appels des observateurs européens, et malheureusement les médias à Moscou annoncent une situation de conflit imminente », a-t-il déclaré.

Côté russe, le ton n’est pas plus cordial : « La situation [en Ossétie du Sud] est en effet tendue, les provocations de la partie géorgienne ne cessent pas », a commenté un porte-parole de la diplomatie russe.

« Les militaires et les gardes-frontières russes se trouvant en Ossétie du Sud ont été placés en état de vigilance renforcée », a-t-il précisé.

Des cérémonies du souvenir sont prévues du 7 au 10 août en Ossétie du Sud, région séparatiste géorgienne dont Moscou a reconnu l’indépendance.

Selon le vice-ministre des affaires étrangères russe Grigori Karassine, le gouvernement géorgien prépare à cette occasion « des agissements à caractère provocateur » près de la frontière.

M. Karassine a également accusé les Etats-Unis de « renforcer encore la machine de guerre de [Mikheïl] Saakachvili », après la visite à Tbilissi du vice-président américain Joe Biden, qui s’est prononcé fin juillet en faveur de l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN.

Échanges de tirs à la frontière

Les accusations de violations des termes du cessez-le-feu et de la « frontière » osséto-géorgienne se sont multipliées ces derniers jours.

Soupçonnant Moscou d’avoir des prétentions sur deux zones limitrophes, la Géorgie affirme qu’un de ses postes de police situés près de l’Ossétie du Sud a essuyé lundi des tirs de lance-grenades, ce qu’a nié Moscou.

Les observateurs de l’Union européenne sont désormais les seuls présents sur le terrain depuis le renvoi, à la demande de Moscou, des missions de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et de l’ONU.

Ils n’ont pas accès à la république rebelle elle-même.

A propos de leurs relations bilatérales, M. Obama et Medvedev sont convenus de concrétiser rapidement leur accord trouvé lors d’un sommet début juillet à Moscou sur le suivi du traité Start de réduction des armements nucléaires.

Ils ont réaffirmé leur engagement à conclure la négociation au plus tard en décembre, selon la Maison Blanche.