Dans moins de deux semaines, l’Aïd El Adha sera là et déjà les rumeurs les plus folles circulent aux abords de la cité oranaise concernant la cherté des prix du mouton.
Certains y vont avec des affabulations qui frisent l’inimaginable en affirmant avoir vu des gens verser aux alentours des 80.000 DA pour s’offrir un bélier, alors que d’autres disent avoir rencontré des citoyens qui ont pu avoir un mouton de bonne taille pour moins de 35.000 DA.
Cependant, du côté des maquignons et autres revendeurs qui activent dans l’informel, rien de tout cela ne semble traduire la réalité ces derniers jours du fait que les ventes n’ont pas réellement démarré dans un marché qui se fait encore timide, puisque les gens préfèrent attendre encore avant de ce décider en espérant que les prix se calment avec l’arrivée en force des éleveurs venant des quatre coins du pays.
Les chiffres annoncés par le ministère de l’Agriculture font état d’une bonne «moisson» cette année concernant le cheptel et rien ne devrait donc justifier cette flambée des prix, selon les rumeurs, qui circulent en ce moment à Oran.
Il est vrai que la viande ovine est actuellement cédée autour de 1500 DA le kilo, mais la réalité sur le terrain est tout autre, vu que les bouchers attribuent cela à la spéculation entretenue par des intermédiaires dans la filière viande qui ont investi le créneau depuis quelque temps.
Une situation qui pourrait être court-circuitée avec la venue des éleveurs qui écoulent directement leurs bêtes aux particuliers, ce qui a pour effet de réduire considérablement la marge bénéficiaire que prenaient ces «entremetteurs».
D’ailleurs pas plus tard qu’avant-hier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Abdelwahab Nouri a indiqué à partir de Tiaret que la contrebande du bétail a régressé de 90%, assurant que le marché du bétail est stable actuellement et connait une abondance à l’approche de l’Aïd El Adha comparativement aux années précédentes.
Lundi dernier, du côté des abattoirs municipaux d’Oran, les bouchers payaient leurs ovins à des prix assez stables oscillant aux alentours de 28.000 et 35.000 DA pour un poids variant entre 25kg et 30kg, même si certains citoyens venus se ravitailler chez les maquignons, généralement, pour des fêtes de mariage négociaient parfois des béliers jusqu’à 45.000DA.
Cependant, pour les bourses les plus modestes, selon les vendeurs, il y a des propositions pour des agneaux à 28 000 dinars alors que les moutons les plus grands voir plus costauds, ils sont proposés jusqu’à 50 000 dinars.
La plupart des personnes rencontrées sur place disent n’être ici que pour avoir une idée sur les prix. «J’attends la veille de l’Aïd pour acheter, car les prix des moutons vont baisser sensiblement», dira un père de famille qui affirme que c’est surtout la rumeur qui fait gonfler les prix.
S.A. Tidjani