Pratiquement, rien n’a été fait ni organisé dans ce sens par les états-majors des partis politiques, alors que l’agenda exhibé aux journalistes ce jour-là expliquait clairement qu’il fallait exploiter les célébrations et les festivités pour lancer ces actions de mobilisation.
A ce propos, on avait suggéré deux dates symboliques, le 5 octobre et le 1er novembre prochains en raison de leurs fortes charges historiques et l’émotion politique qu’elles dégagent au sein des castes politiques et chez certaines catégories sociales.
Le responsable d’un parti d’opposition se dit navré de la reculade de l’ICS, voire de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (CNLTD), alors que l’actualité exige une réaction de la part des forces politiques encore vivaces, notamment avec la nouvelle conjoncture économique et les appréhensions qui se manifestent concernant la prochaine loi de finances et le plan d’austérité que prévoit le gouvernement de Abdelmalek Sellal. Selon nos sources, le débat sur cette question a été délicat et épineux dans les milieux de la CNLTD et du pôle du changement, voire difficile.
L’opposition était confrontée aux dures réalités du terrain. C’est ainsi que des partis politiques avaient émis des réserves sur ces modes d’action dans la rue, tout en critiquant le cadre étroit et salonnard des meetings thématiques que l’ICS avait soutenus depuis des mois.

Des meetings qui n’arrivaient pas à mobiliser la grande foule. A rappeler que les autorités interdisaient parfois ces meetings C’est cette dure réalité qui a mené l’ICS à proposer le recours aux manifestations de rue et des marches.
Or, il s’avère que cette option allait être ignorée également par cette opposition. Seul le RCD a maintenu son plan, notamment l’organisation d’une marche à Tizi-Ouzou le 3 octobre prochain, à l’occasion de la commémoration du 5 octobre 1988 et dont le mot d’ordre est de dénoncer la politique d’austérité que veut lancer le gouvernement.
Il sera d’ailleurs l’unique formation politique membre de la CNLTD et de l’ICS à organiser ce genre d’actions, comme l’a prévu et recommandé le communiqué final du sommet de l’opposition qui s’est tenu en août dernier. Selon un dirigeant d’un mouvement islamiste, membre de l’ICS, le recul le plus manifeste aura été de la part du MSP, d’Ennahdha, qui craignent, selon leurs assertions, des dérapages et des actes incontrôlés lors des manifestations.
Selon lui, le contexte politique et social ne sert pas la réactivation de ces actions et autres manifestations de rue, d’autant que des responsables de ces partis redoutent des « complots » de « laboratoires ».
« Des dérapages sont possibles à chaque manifestation, quand bien même vous avez les meilleurs encadreurs et la protection des forces de l’ordre » dira-t-il, estimant que l’opposition devra revoir encore une fois sa stratégie.
C’est justement cette révision de la stratégie politique de l’opposition qui sera au menu du sommet de l’ICS le 9 octobre prochain au siège du mouvement de la Justice et du développement d’Abdallah Djaballah. Une révision qui prouve encore le déchirement politique de cette opposition qui n’arrive pas à trouver les bons plans pour mobiliser, convaincre et surtout accéder au rang de contre-pouvoir.