Chaque jour ou presque, les bilans de la Gendarmerie nationale font état de morts et de blessés sur les routes. Des bilans impersonnels, froids et comptables, qui résument à eux seuls l’étendue du drame qui est en train de se jouer à ciel ouvert.
Pris bilan par bilan, on est presque tenté d’occulter la succession de linceuls qui recouvrent presque entièrement le bitume des routes, mais devant l’implacabilité des statistiques de la mort, la réalité reprend ses droits et les interrogations se succèdent sur l’utilité des mesures prises, du durcissement des lois en vigueur et des différentes commissions qui ont vu le jour.
Devant cette « littérature » officielle, des chiffres de tous les jours, des bilans de l’impuissance et de la fatalité qui ne mentent pas sur la gravité de la situation et renseignent sur l’urgence de mesures « concrètes » pour stopper l’hémorragie. Cinq personnes sont mortes et 36 autres ont été blessées dans 23 accidents de la circulation, survenus lundi dernier, à travers l’ensemble du territoire national.
Les accidents mortels ont été enregistrés dans les wilayas de Tébessa, Constantine et Tamanrasset. La journée d’avant, dimanche, 7 personnes ont trouvé la mort et 95 autres ont été blessées à des degrés divers dans 27 accidents de la circulation. Ils ont eu lieu à Chlef, Mostaganem, Relizane, Oum El-Bouagui et Illizi. Samedi dernier, ce sont 6 morts et 60 blessées qui ont été dénombrés dans 24 accidents de la circulation.
Pour mercredi 14 octobre, 6 personnes ont été tuées et 46 autres ont été blessées sur les routes d’Algérie. 74 personnes ont été tuées et 894 autres ont été blessées dans 468 accidents de la route enregistrés au niveau national, durant la période allant du 7 et au 13 octobre.
Sétif vient en tête des wilayas ayant enregistré le plus grand nombre d’accidents avec 32 accidents, suivie de Relizane et Mila (21 accidents) puis d’Alger (16 accidents). Selon la Gendarmerie nationale, «l’excès de vitesse, le refus de priorité, les dépassements dangereux suivis du manque de visibilité par endroits, demeurent les causes essentielles de ces accidents ».
Ainsi, le constat est accablant et met entre parenthèses toutes les mesures prises tendant à renforcer l’arsenal juridique contre le terrorisme routier.
En effet, le tout nouveau dispositif législatif, relatif à la circulation routière, qui fait partie du projet de Loi approuvé au mois de juillet dernier par les parlementaires des deux Chambres modifiant et complétant la Loi du 19 août 2001 relative à l’organisation, la sécurité et la police de la circulation routière, n’a pas encore eu l’effet escompté puisque la route continue de jouer à la grande faucheuse.
Il en est de même pour la commission interministérielle chargée de la sécurité routière, installée par le ministre de tutelle et accueillie, elle aussi, avec scepticisme au regard de toutes les mesures prises et restées sans effets.
Rappelons que cette commission aura à préparer un programme d’action en matière de sensibilisation, d’information, de prévention et de sécurité routière. Elle aura notamment à préparer des programmes sectoriels destinés à sensibiliser et informer les usagers, actuels et futurs, sur les dangers de la route.