La route Alger-Bejaia coupée : Des travailleurs réclament leurs salaires

La route Alger-Bejaia coupée : Des travailleurs réclament leurs salaires
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La route nationale RN 26 reliant Alger à Bejaia est coupée à la circulation mercredi et le chef lieu de la wilaya est inaccessible. Des centaines de travailleurs protestent contre le non paiement de leurs salaires.

Depuis ce matin, cette dernière est barricadée en trois endroits au niveau de la vallée de la Soummam : à Tahrecht (zone industrielle à d’Akbou, à El Kseur, à trente kilomètres du chef lieu de la wilaya et à Remila) où des barricades ont été dressées par les salariés de l’entreprise de textile AlFADETEX.

Les 520 salariés de cette entreprise publique, permanents et contractuels, sont sortis dans la rue pour une action de protestation. A l’aide de pierres et de tronc d’arbres, ils ont coupé la route à la circulation pour réclamer leurs salaires du mois de février écoulé.

Les protestataires dénoncent également les retards récurrents dans le paiement de leurs salaires.

Explication de la direction de l’entreprise : ce retard dans le versement des salaires aux travailleurs est dû à « un problème de trésorerie ».

Autrement dit, un manque de liquidités généré, explique-t-elle, par les retards qu’elle vit elle-même quant au recouvrement de ses créances auprès de ses clients.

Alfadetex, une entreprise publique de textile appartenant au groupe Texmaco et gérée par la société de gestion des participations (SGP) industries manufacturières, travaille principalement avec les institutions publiques, dont l’armée nationale populaire (ANP) qui se trouve être son plus gros client.

L’inspection du travail sollicitée par les travailleurs pour arbitrer dans ce conflit, estime que cette difficulté éprouvée par ALFADETEX à honorer les rémunérations de ses employés découle non pas d’un problème de trésorerie mais plutôt des problèmes liées à la gestion.

Pour l’inspection du travail, qui s’est réunie avec la direction de l’entreprise, AlFADETEX est une entreprise rentable. Aussi a-t-elle exhorté, apprend-on auprès des travailleurs, la direction de l’entreprise à honorer ses engagements salariaux auprès de ses employés dans les plus brefs délais

Les travailleurs, qui ne veulent pas se suffire de promesses, occupent toujours la rue coupée dés la matinée a constaté sur place un journaliste de DNA.

Du coup, c’est toute la circulation automobile qui est bloquée. Les automobilistes qui arrivent au niveau de la barricade sont contraints de rebrousser chemin. Mais les camions et autres semi-remorques sont obligés de stationner sur place, créant un immense embouteillage sur cet axe routier très fréquenté.

Peu après 10 heures, la gendarmerie nationale s’est déplacée sur les lieux, en se tenant un peu à l’écart de ce regroupement des salariés.

Outre Remila, une autre barricade est dressée à Taharcht, à hauteur de la zone industrielle d’Akbou. Des travailleurs d’une entreprise de travaux publics et de bâtiment, l’EPBTP, y protestent pour réclamer eux aussi le paiement de leurs salaires.

Ces salariés avaient déjà protesté la semaine dernière, mais il semble que leurs doléances n’ont pas été prises en compte.

Cette fermeture répétitive de la RN 26 qui mène vers Alger et de la RN9 qui mène vers les wilayas de l’Est (Setif, Jijel..) pénalise lourdement la région de Bejaia qui voit ainsi son activité économique ralentie, voire asphyxiée.

A preuve ce cri de détresse lancé ce matin sur les ondes de la radio locale (radio Soummam) par Rabah Moussaoui, le directeur général du port de Bejaia. M. Moussaoui a affirmé craindre la mort de l’activité portuaire en raison de ces occupations de rue.

« Le port de Bejaia perd l’un après l’autre ses clients qui se rabattent sur le port de Jijel », a-t-il expliqué.

Le port de Bejaia est l’un des plus importants terminaux du pays. Il dessert les zones Est et Sud d’Algérie.