La Révolution algérienne a constitué et constitue toujours « une source d’inspiration intarissable » pour la majorité des romanciers algériens qui « s’y réfèrent directement ou indirectement », a affirmé, lundi à Skikda, un universitaire, lors d’un séminaire national sur « Le roman algérien et l’histoire ». M. Boudejmaa Boubaâyou, de l’université de Skikda, a indiqué, dans une communication intitulée »Le roman algérien et son référent historique », que les romanciers nationaux ont, chacun à sa manière, recouru à « cette matière révolutionnaire, sublimée par leur imagination, pour tisser des œuvres dans lesquelles l’humain côtoie le surhumain et le mythique ».
« L’ombre des convictions idéologiques et des prises de position sur certains faits historiques planent souvent sur les évènements relatées par ces écrivains », a souligné M. Boubaâyou, estimant que le roman postindépendance « s’apparente davantage à des documents historiques qu’à des créations narratives imaginaires » nées des plumes d’auteurs, à l’exemple, a-t-il dit, de Tahar Ouettar, de Abdelahmid Benhadouga, de Merzak Bektache, de Rachid Boudjedra, d’Ahlam Mostaghanemi et de Ouassini Laâradj.
De son côté, Dr. Abdelkader Mazari, de l’université de Mostaganem, a estimé que le talent du romancier « s’exprime à travers sa maîtrise de l’art du récit qui peut ne pas être fidèle aux évènements historiques évoqués » car, a-t-il soutenu, « si cette fidélité est avérée, son œuvre devient en soi un document historique ».
Ahcène Thelilani de l’université de Skikda a, quant à lui, affirmé que l’histoire demeure une « matière vitale » pour le romancier qui en tire des sujets, des personnages et même des évènements « qu’il dépouille de beaucoup de leurs détails » dans son récit romanesque.
Initié par la faculté des lettres et des langues de l’université du 20-Août 1955 de Skikda, ce séminaire, de deux jours, vise à établir des rapports entre histoire et création littéraire et à mettre en valeur la richesse de la littérature nationale, ont affirmé les organisateurs. L’invité d’honneur de la première édition de ce séminaire est le romancier, nouvelliste et traducteur Ouassini Laâradj, auteur notamment de »L’Emir » et de »Crématorium, sonate pour les démons de Jérusalem »