La révision de la loi sur les hydrocarbures touche à sa fin: L’off-shore et le schiste s’invitent

La révision de la loi sur les hydrocarbures touche à sa fin: L’off-shore et le schiste s’invitent

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Le ministre de l’Energie a aussi annoncé, hier, la renégociation de tous les contrats de commercialisation de gaz à long terme.

Doucement mais sûrement. L’Algérie est sur le point de se doter d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures. Cela a pris le temps qu’il fallait. Il ne fallait surtout ne rien laisser au hasard, éviter de bâcler un texte qui concerne un secteur qui porte l’économie du pays à bout de bras. Les exportations des hydrocarbures, celles du pétrole et du gaz, assurent l’essentiel des revenus du pays. L’opération devait être millimétrée. Normal donc que sa gestation prenne du temps. Le ministre de l’Energie s’explique: «Quand on élabore une loi, on a toujours des difficultés pour la faire aboutir. Il vaut mieux qu’elle (la phase de son élaboration) dure pour qu’on puisse étudier tous les risques. Maintenant, on a introduit l’exploitation off-shore et le non conventionnel. Actuellement, on arrive à la fin de la révision de la loi sur les hydrocarbures», a indiqué hier Mustapha Guitouni lors d’une conférence-débat qui a eu lieu après l’inauguration du nouveau siège de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures, (Alnaft).

L’Algérie, qui aspire, à travers la compagnie nationale des hydrocarbures à jouer dans la cour des grands devait inévitablement dépoussiérer sa loi sur les hydrocarbures. La nouvelle donne géopolitique, qui a fait son apparition dans le sillage de la dégringolade des cours de l’or noir puis dans leur rebond assez récent, oblige à changer son fusil d’épaule pour coller à cette conjoncture. L’Algérie n’a pas d’autre choix que de s’y mettre. «On ne peut pas continuer à appliquer la loi en vigueur alors que les cours se sont dramatiquement effondrés depuis juin 2014», a fait remarquer le ministre. La concurrence sera rude, il faut donc jeter du lest. «Pour plus d’attractivité, l’Etat a décidé de revoir le texte en vigueur et ce, en introduisant beaucoup de «souplesse» à l’effet d’attirer davantage les investisseurs étrangers», a affirmé le premier responsable du secteur de l’énergie.

Cette opération séduction devrait même permettre à l’Algérie de reconstituer son bas de laine ou au moins le préserver. Mustapha Guitouni affiche un optimisme qui permet en tout cas d’y croire. «On va reconstituer les réserves du pays, d’autant que l’Algérie s’oriente aujourd’hui vers la diversification du bouquet énergétique», a-t-il assuré. Comment y parvenir? «La seule façon pour y arriver est de lancer des investissements avec le partenaire étranger. Sonatrach seule ne peut y arriver. Les investissements sont très grands et le risque est d’autant plus grand», a-t-il expliqué. Le ministre de l’Energie a aussi annoncé la renégociation de tous les contrats de commercialisation de gaz à long terme. L’Algérie ne compte pas marchander.

Le successeur de Noureddine Bouterfa l’assure. «Tous les contrats de commercialisation de gaz à long terme vont être revus, mais ce seront des négociations fermes», a indiqué Mustapha Guitouni.