La révision de la constitution et le remaniement du gouvernement au menu, Sellal-Saâdani, la réunion secrète

La révision de la constitution et le remaniement du gouvernement au menu, Sellal-Saâdani, la réunion secrète
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Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a reçu le secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saâdani, il y a quelques jours. C’est ce que nous révèle une source très bien informée, précisant que l’audience, tenue secrète, aurait duré près de quatre heures. En fait, une véritable séance de travail entre le chef de l’exécutif et le patron du parti majoritaire.

Selon notre source, les deux hommes ont eu «à débattre de la situation politique générale du pays et des échéances à venir». En d’autres termes, outre l’actualité immédiate, il aurait été question, nous confie-t-on encore, de la future révision de la Constitution ainsi que du prochain remaniement du gouvernement. Ainsi, et comme nous l’annoncions dans une précédente édition, Abdelaziz Bouteflika convoquera les deux Chambres du Parlement fin avril prochain pour une séance spéciale au Palais des Nations à Club-des-Pins et qui sera consacrée, comme prévu, au vote du projet de loi portant révision de la Constitution.

Un vote sans débats, par oui ou par non au texte, dans son intégralité, tel qu’il sera adopté par le Conseil des ministres, au préalable. Le pouvoir, qui détient une écrasante majorité tant au niveau de l’Assemblée populaire nationale que du Conseil de la nation, n’aura, bien entendu, aucun mal à faire passer son texte. Mais tout de même, il faut bien mobiliser ses troupes et, sur ce plan, un parti comme le FLN a un rôle déterminant.

Majoritaire dans les deux Chambres, le FLN compte également la majorité même au sein du tiers présidentiel au Sénat. Il est, dès lors, nécessaire que le FLN fasse le plein, en termes de présence et de vote favorable le jour «J». «Il n’y a aucun risque de ce côté. Même si quelques parlementaires du parti sont contre l’actuel secrétaire général, personne au FLN n’osera voter contre un projet présidentiel, la Constitution de surcroît» nous confie-t-on de même source.

LG Algérie

Quoi qu’il en soit, le vote de la prochaine Constitution ne sera qu’une simple formalité. Les vrais enjeux sont à chercher après cette même révision. «Ce ne sera qu’après cette révision que Bouteflika procédera au remaniement du gouvernement», confirme encore notre source.

Pour rappel, un remaniement était à l’ordre du jour il y a quelques semaines de cela , avant d’être ajourné en raison du statut du vice-ministre de la Défense nationale, le titulaire du poste devant être déchargé du cumul d’avec la fonction de chef d’état-major de l’Armée nationale populaire.

Cette dernière fonction devant, en effet, être assurée par un nouveau titulaire. Bouteflika aura-t-il fini par trancher cette question ? Quoi qu’il en soit, un remaniement interviendra bel et bien après la révision de la Constitution, nous confie notre source. «Ce qui est certain, Abdelmalek Sellal sera reconduit dans son poste de Premier ministre et il aura à conduire un nouveau gouvernement largement dominé par le FLN».

Notre source ne manquera pas de préciser davantage que «le futur gouvernement sera quasi entièrement politique et non plus un gouvernement de fonctionnaires et de walis comme c’est le cas de l’actuel. Outre le TAJ et le MPA qui garderont leurs ministres, le RND mais surtout le FLN renforceront leurs positions au sein du gouvernement qui enregistrera le retour d’anciens ministres pour donner de la consistance à l’exécutif et , partant, assister le Premier ministre».

Au sortir d’un remaniement ministériel opéré dans la précipitation, au lendemain des présidentielles d’avril 2014, Sellal avait hérité d’une équipe outrageusement dominée par les technocrates.

Et à l’exception de rares secteurs, Sellal se retrouve à tout gérer, avec des ministres complètement dépassés, n’ayant aucune expérience, ni en termes de gestion, ni sur le plan politique. A tel point qu’il avait lui-même demandé à Bouteflika de procéder à un remaniement. Sur ce point justement, il est en parfaite entente avec Amar Saâdani qui a toujours dénoncé ce qu’il appelle le «gouvernement des administrateurs».

K. A.