La réunion du Comité central (CC) du Front de libération nationale (FLN), prévue demain à Alger, s’annonce houleuse mais aussi indécise quant à l’issue du bras de fer engagé entre Abdelaziz Belkhadem et ses contestataires parmi les ministres et les cadres du parti.
Si le retrait de confiance à l’actuel secrétaire général du FLN risque fort bien de tomber à l’eau, les redresseurs et autres frondeurs ne désespèrent pas pour autant. Ils comptent en effet peser de tout leur poids afin de basculer le vote en leur faveur, mais encore, faudrait-il atteindre le quorum des membres du CC.
En remettant son mandat à vote, Abdelaziz Belkhadem semble très confiant, fort de l’appui d’un nombre important de parlementaires et autres membres des instances dirigeantes du vieux parti. Aux dernières indiscrétions, l’on évoque même le ralliement de quelques ministres autrefois frondeurs, à la cause de Belkhadem, lâchant du coup leurs confrères du gouvernement qui voulaient coûte que coûte faire chuter l’actuel SG.
Il s’agirait selon des rumeurs qui courent dans les coulisses de la scène politique nationale de Moussa Benhamadi et Abdelkader Messahel, respectivement ministres de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication et celui délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines.
Cet appui sera salutaire pour un Belkhadem, qui plus est, renseigne sur les garanties implicites d’un maintien annoncé à la tête du parti, faisant de la sorte échec à ses détracteurs. Cette option devient davantage perceptible, à entendre les dernières déclarations de Belkhadem, qui n’envisagerait nullement de quitter le parti en cette période de crise.
Ceci dit, les redresseurs et autres contestataires parmi les ministres, les parlementaires et autres cadres du FLN préparent également leur stratégie afin de réussir leur « putsch » lors de la réunion du CC. Cela augure d’une situation explosive et qui pourrait générer des troubles palpables jeudi prochain à Sidi Fredj.
C’est dire que l’avenir proche du vieux parti est totalement indécis, face à l’intransigeance d’un Belkhadem qui ne voudra en aucun cas céder les rênes du FLN, et des redresseurs auréolés par le ralliement de plusieurs ministres du parti en plus de leur poids au Conseil de la Nation représentés par Salah Goudjil et El-Hadi Khaldi, qui semblent décidés à en découdre avec l’actuel Sg.
Toutefois, force est de constater que le camp des redresseurs a baissé en intensité à l’approche de la fameuse réunion du CC, face à la ténacité et la pugnacité de Belkhadem fort du soutien du président de la République, néanmoins président d’honneur du FLN.
Pour lui, le silence de Bouteflika face à la crise qui secoue le parti et le forcing des contestataires, est un bon signe en ce sens que la volonté de le destituer n’émanerait pas de très haut. La confiance de Belkhadem se nourrit également du travail de fourmi effectué par ses collaborateurs, envoyés en mission à l’intérieur du pays afin de s’assurer du soutien des mouhafedhs et autres cadors du FLN.
Quand bien même les redresseurs ont aussi de leur côté fait campagne, pour le retrait de confiance à Belkhadem, il n’en demeure pas moins que les choses semblent aller dans le sens d’un renouvellement de confiance à l’actuel Sg du FLN. Dans ce cas bien précis, Belkhadem s’assurera définitivement de l’appui du FLN dans sa quête à la présidentielle de 2014, à moins que le chef de l’Etat ne viendrait pas à briguer un quatrième mandat.
M. A. C.
