Le chemin de la résurrection passe par le Zénith de Paris. Sept mois après sa sortie de la prison de Melun (Ile de France) où il a purgé 633 jours de prison pour violence sur son ex-compagne, le chanteur algérien Cheb Mami fera son retour sur la scène française samedi 05 novembre, avec un concert au Zénith de Paris. Un retour sur scène qui reste entouré de controverses.
« Ces retrouvailles avec mon public de France représentent un grand moment pour moi », indique dans un communiqué la star du raï.
Intitulé « La nuit du raï », ce concert parisien dont Cheb Mami sera la tête d’affiche réunira également la chanteuse Zahouania, Cheb Billel et Dj Kim.
Condamné le 3 juillet 2009 à cinq ans de prison pour tentative d’avortement forcé sur son ex-compagne, une photographe de presse, Cheb Mami, de son vrai Mohamed Khelifati, a bénéficié le 23 mars 2011 d’un régime de liberté conditionnelle.
Album composé en prison
Aussitôt remis en liberté, le chanteur âgé de 43 ans, a affirmé vouloir remonter sur scène et préparer un nouvel album presque entièrement écrit au cours de sa détention.
« Je n’ai pas joué de musique proprement dit mais j’ai presque entièrement composé un album derrière les barreaux… même s’il ne sera pas du tout question de prison dans les paroles. J’espère pouvoir rapidement revenir en studio et sortir cet album pour retrouver mon public, auquel je n’ai jamais cessé de penser », avait-il confié à l’hebdomadaire VSD.
Retour sur scène controversé
Toutefois, son come-back n’aura pas été facile. Bien qu’il ait donné un concert au Maroc et à Alger, Cheb Mami a dû annuler deux prestations prévues durant l’été à Annaba et à Tizi Ouzou.
Son retour sur scène a été encore plus compliqué à l’étranger. Programmée au Festival du Monde Arabe (FMA) de Montréal du 12 au 14 août, sa présence a été annulée suite à une controverse sur son passé judiciaire.
Des médias canadiens ainsi que des associations féminines avaient vertement critiqué le choix des organisateurs, en rappelant les démêlés judiciaires du chanteur.
2005, début de la disgrâce
La disgrâce de celui que l’on appelle le prince du raï commence en août 2005 à Alger. Invitée pour un reportage, son ex-compagne, enceinte du chanteur, est victime d’une tentative d’avortement forcé dans la villa de Mami, sur les hauteurs de la capitale.
Au cours du procès qui s’est tenu en juillet 2009 au tribunal de Bobigny, celle-ci raconte avec force détails comment elle est tombée dans un traquenard imaginé par son amant avec la complicité de son entourage.
Avoir été droguée et séquestrée, elle subira un curetage pratiqué sur elle par deux rebouteuses et un homme de main de Cheb Mami.
Remords
Pris de remords, le chanteur reconnait les faits mais indique aux juges qu’il n’était pas présent dans la villa au moment de la tentative d’avortement avant de demander pardon à son ex-compagne.
Alors que l’on disait sa carrière internationale cramée, celle-ci redémarre ce samedi 5 novembre au Zénith de Paris.