Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne Europe écologie, membre de la sous-commission des droits de l’homme du parti des Verts suisses, a estimé samedi que « la répression (l’attaque du camp de la liberté sahraoui) a révélé malheureusement le vrai visage du régime marocain ».
« Les droits humains font parties du socle des valeurs fondamentales de l’Union européenne. Depuis des mois, j’essaie d’avertir les responsables de l’UE du drame qui se joue au Sahara occidental, mais on m’a toujours répondu que la question était compliquée, qu’il fallait protéger les intérêts de l’UE au Maroc, etc. Pourtant le pire vient d’arriver », écrit l’eurodéputée sur le site Blog des Verts suisses.
« Lassés par 35 ans d’occupation militaire marocaine, attendant en vain depuis 19 ans que la voie diplomatique les rende maîtres de leur avenir, les Sahraouis des territoires occupés ont décidé, ces dernières semaines, de dire au monde que cet immobilisme de la communauté internationale leur est devenu insupportable », a ajouté Nicole Kiil-Nielsen.
« La répression a révélé malheureusement le vrai visage du régime marocain. Les chiffres s’affolent et ne cessent de s’aggraver : 62 morts confirmés déjà selon les représentants de la RASD, 723 blessés, 159 portés disparus ! Et il s’agit de civils, de femmes, d’enfants ! », s’est-elle alarmée. Elle a appelé à « un investissement fort de l’Union européenne pour que les droits des Sahraouis soient respectés: suspension des accords bilatéraux entre l’UE et le Maroc, condamnation forte des crimes contre des civils, investissement pour que les résolutions de l’ONU soient appliquées au Sahara occidental ». L’eurodéputée conclut qu’il « n’est pas possible de transiger avec les droits humains ».
Mme Kiil-Nelsen avait déclaré, en octobre dernier, que les Sahraouis sont devenus des citoyens de « troisième classe » dans leur propre pays. « Avec la colonisation marocaine au Sahara occidental, les habitants de ce territoire sont non seulement victimes d’une répression énorme dès qu’ils revendiquent des droits, mais aussi de discriminations et d’abus de toute sorte », avait affirmé Kiil-Nielsen, qui est également membre de l’Intergroupe Sahara occidental du Parlement européen (PE).
« Ils sont devenus des citoyens de troisième classe dans leur propre pays », avait-elle souligné, ajoutant que « les Sahraouis des zones occupées assistent à l’épuisement et au pillage de leurs ressources naturelles (pêche, phosphate), sans obtenir aucun avantage de leur exploitation illégale ».