Les besoins prioritaires de pratique sportive et de divertissement de la population ainsi que les aspects de rentabilité des infrastructures, doivent être pris en considération dans la réalisation des stades, a estimé un expert en Management d’événements sportifs, invité aux 6e Journées du marketing sportif organisées à Alger.
« Un stade peut avoir une durée de vie de 40, 50 ans ou plus. Par conséquent, le choix de l’infrastructure doit être minutieux et obéir à des exigences logiques de besoins de la population occupant le territoire où il est implanté, tout en pensant à développer des activités tout autour pour qu’il soit rentable », a souligné Roland Louvet dans son intervention à l’occasion de ce rendez-vous. « Avec les Qataris à la tête du club, le PSG a choisi un modèle marketing qui lui convient en ramenant des stars, diminuant la capacité d’accueil de son stade et en augmentant les tarifs de la billetterie.
Le club a sacrifié sa popularité auprès des supporteurs mais ses gains ont augmenté. Même chose pour la Juventus et le Milan AC qui ont réduit leur affluence de 30% mais leurs gains ont presque doublé », a fait savoir Louvet, Programmiste-économiste des infrastructures et organisations sportives associées.
« A quoi servirait de construire un stade de football de 50.000 places dans une région qui compte un petit nombre d’habitants ou qui n’est pas trop attirée par le jeu à onze. C’est là la problématique », a enchaîné Louvet.

L’expert qui a animé une conférence sous le thème « Management des Stades Pré et Post-événement », estime qu’un pays ne doit pas penser à faire de stades ou des salles dans le seul but de gagner l’organisation d’un grand évènement sportif.
L’avenir des stades, selon lui, est plus important que l’organisation des grandes compétitions.
« Beaucoup de stades qui ont abrité, par le passé, des jeux olympiques ou des matchs de coupe du monde de football ne sont plus exploitables à présent. Alors il faudra construire pour les besoins de la population à moyen et long termes, au lieu de penser à un dossier de candidature à un Mondial, une CAN ou un Euro », a noté Louvet également spécialiste de la gestion des risques à l’obtention d’événements sportifs majeurs.
L’intervenant considère qu’il ne faut en aucun cas « sur-dimensionner » un événement sportif.
« Le stade de doit pas être plus important que la compétition sportive elle-même », a-t-il dit, citant le cas de la Confédération africaine qui pense à « opter pour des stades de 4.000, 10.000 et 15.000 places. Mais, le plus important pour elle est d’avoir une méga-médiatisation qui augmente chaque année auprès de ceux qui veulent profiter de son image pour booster leurs marques », explique l’expert.
Ces journées offrent, selon le responsable de RH International Communication, organisatrice de cet évènement, une opportunité aux instances sportives et à leurs dirigeants pour prendre connaissance des dernières tendances du marketing sportif susceptibles de leur permettre d’améliorer leur stratégie dans ce domaine .
l R. S.