La renégociation des conventions collectives piétine, La célébration du 1er Mai risque d’être gâchée

La renégociation des conventions collectives piétine, La célébration du 1er Mai risque d’être gâchée
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Lancées officiellement depuis le 14 janvier dernier par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, les négociations sur la réactualisation des conventions collectives sectorielles ne risquent pas d’aboutir de sitôt sachant qu’un délai de six mois a été fixé par les pouvoirs publics à la Centrale syndicale pour finaliser ce dossier, comme convenu dans le cadre de la dernière tripartite.

En tout cas, le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd tient à ce que la célébration du 1er Mai, Journée mondiale des travailleurs, soit une occasion pour signer au moins une douzaine de conventions collectives.

Dans ce cadre, une réunion a huis clos a eu lieu hier au siège de la Maison du peuple à Alger, au cours de laquelle les responsables de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont fait le point sur le processus de renégociation des conventions collectives concernant plusieurs secteurs publics économiques et autres.

C’est ce que nous avons appris des sources de la Centrale syndicale. La réunion tenue hier à l’UGTA a été présidée par Achour Telli, membre du secrétariat national chargé du dossier des conventions collectives, aux côtés du secrétaire national chargé de la communication, Abdelkader Malki.

Le constat établi durant cette rencontre est que «les négociations autour des conventions collectives piétinent». Ainsi, «toutes les conventions ne seront pas signées le 1er mai prochain». Face à cette situation, le responsable de l’UGTA aurait demandé la finalisation au moins de 12 à 14 conventions collectives avant la Journée mondiale des travailleurs qui sera célébrée dans une dizaine de jours.

Cependant, d’autres secteurs souffrent du blocage des négociations, comme le cas de la SNTF. «Les négociations autour des augmentations sont bloquées, la direction de l’entreprise parle d’un problème financier», précise une source syndicale.

Selon la même source, «les négociations piétinent aussi au niveau du secteur de la formation professionnelle». Pour le bâtiment, «les négociations avancent à un rythme lent en plus du cas des EPLF qui n’ont pas encore trouvé avec qui négocier».

Il y a également le cas des travailleurs du tourisme qui «ont des problèmes avec trois SGP». Toutefois, dans le cadre des négociations des conventions de branches menées par la Centrale syndicale, quelques fédérations affiliées à l’Ugta ont pu aboutir dans leurs négociations, comme le secteur des banques avec une augmentation de 25%.

Pour le secteur des textiles, un accord a été conclu mardi soir décidant d’une augmentation de salaire de 12% et de 8% pour certaines indemnités.

C’est ce qui a été annoncé par Amar Takdjout, secrétaire général de la fédération UGTA textile et habillement, invité hier de la Chaîne III de la Radio nationale. Il a ajouté : «Nous avons retenu également le principe d’un système de stimulation ou d’indemnités de performance. Le compromis entre intérêts des entreprises et ceux des salariés est correct».

Dans ce cadre, il a expliqué que «les indemnités revalorisées sont celles du pa-nier qui augmentent de 50 dinars par jour et de la femme au foyer, fixées désormais à 1000 dinars», ajoutant que «les frais de mission sont également revus à la hausse, passant de 1 800 dinars par jour à 3 500 dinars». Selon lui, «le système de stimulation varie de 5 à 70% des salaires.

Tout dépend de la situation des entreprises». Le secteur des textiles a perdu 25% de ses effectifs en quatre ans. Par ailleurs, il a rappelé que les salaires avaient été augmentés de 5% en 2006, ce qui, selon lui, était «dérisoire». «A l’époque, nous avions des effectifs de 16 000 salariés. Aujourd’hui, nous avons 12 000 salariés».

Sidi Saïd veut au moins 12 conventions avant le 1er mai

Toutefois, une rencontre est prévue en mai 2011 «pour évaluer la situation du secteur et examiner la possibilité d’ouvrir les discussions sur la revalorisation d’autres indemnités». M. Takdjout a estimé que «le secteur des textiles connaît une certaine relance depuis 2009 qui justifie les nouvelles revalorisations salariales».

Il faut savoir que jusqu’à hier «80 à 90% des négociations autour des conventions collectives, ou augmentation des salaires, ne sont toujours pas achevés». A ce propos, certains responsables à l’Ugta ont estimé que «le délai de six mois est trop court». Mais l’essentiel est que Sidi Saïd puisse présenter au Premier ministre 12 à 14 conventions finalisées le 1er mai prochain.

A ce propos, M. Telli aurait demandé aux représentants des différentes fédérations de présenter des rapports sur les négociations qu’il remettra à Sidi Saïd dimanche prochain. Ces négociations s’annoncent très longues puisqu’elles tiennent compte de la santé financière de chaque entreprise. Aussi, l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs n’est pas pour demain.

N. C.