La réforme de l’école, le vrai défi

La réforme de l’école, le vrai défi
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L’école n’est finalement pas condamnée à s’enliser ad vitam aeternam dans le cycle des grèves et des protestations. Tout comme son sinistre n’est pas une fatalité. Tout devient possible, dès lors qu’il y a de la volonté tenace et de l’engagement sincère.

La preuve nous est apportée par la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, qui a réussi à force d’abnégation, malgré les procès en sorcellerie qui lui ont été intentés dès sa première nomination au poste, là où tous ses prédécesseurs à la tête du secteur de l’éducation avaient échoué : accomplir la prouesse inattendue de convaincre les syndicats du secteur de souscrire à faire de l’année scolaire 2015-2016 une année apaisée, dédiée à la seule pédagogie. D’ailleurs, la signature, hier, entre le ministère et ses partenaires sociaux d’une déclaration d’intention en prélude au paraphe de la charte d’éthique et de stabilité vaut d’être applaudie, voire célébrée, comme une performance singulière, tant elle n’était pas du tout évidente, mais aussi et surtout parce qu’elle satisfait à la condition nécessaire pour l’amorce de la réforme globale de l’école.



Une réforme qu’il va falloir entamer le plus tôt possible si l’on veut éviter que le naufrage pédagogique ne s’aggrave davantage. C’est un défi, le premier et le plus important,  que la ministre de l’Éducation s’est proposée de relever. Un pari dont la réussite dépendra aussi de l’implication des syndicats et des parents d’élèves qui, désormais, n’auront pas de raison de louvoyer, voire de saborder la perspective, au motif que leurs préoccupations socioprofessionnelles ne sont pas prises en charge. Toute résistance à la réforme pédagogique de l’école, et il y en aura assurément, sera alors comprise comme une attitude dogmatique ou un choix politicien. Et en cela, elle est condamnable. D’ailleurs, le sinistre de l’école, diagnostiqué par plus d’un, n’est-il pas la conséquence de l’intrusion des convictions dogmatiques dans le temps du savoir ? On l’aura vérifié encore une fois avec la levée de boucliers qu’a suscitée tout récemment une proposition, en atelier, relative à l’introduction de l’enseignement en langue populaire, dite eddaridja, dans les tout premiers paliers de l’enseignement.