La réalité des femmes incarcérées en Algérie

La réalité des femmes incarcérées en Algérie

La loi algérienne ne prévoit pas de régime de détention spécifique pour les femmes. Elles sont soumises aux mêmes règles que les hommes.

Que sait-on en définitive, d’une vie derrière des hauts murs, des barreaux de fer et des miradors qui déchirent les ciels ? Nous ignorons tous des prisons, de l’incarcération, des brimades et des sanctions.

En dehors, des défenseurs des droits de l’homme, les conditions d’incarcération ne semblent pas animer les débats. Ouvrir ces portes closes n’est pas chose aisée, y pénétrer non plus. Une fois à l’intérieur, les choses sont encore plus dures, plus difficiles.

Tout est poignant au premier regard. Les détenus évoluent dans un environnement dramatique, triste, poignant, nous faisant oublier presque que ces détenus sont en prison parce qu’ils paient une dette à la société suite à des actions malveillantes.

Que la prison soit un lieu de « punition. » dans sa philosophie de « sanction » certes, mais que le détenu soit affligé d’autres peines liées à la détention comme des mauvais traitements n’est pas acceptable. Cela va l’encontre des droits de l’homme et de la charité humaine qui doit justement prendre toute sa mesure dans les lieux d’internements où le détenu privé de liberté peut être à la merci de ses geôliers.

Quartiers de femmes dans des prisons d’hommes.

En réalité, nous savons très peu de choses sur la vie dans les prisons – encore moins- dans les prisons de femmes. Ce qui visiblement laisse place à la théorie, à l’imagination, parfois à la vindicte aussi ; la société juge et condamne. La prison, nous y sommes allés, nous voulions savoir ce qui se passe derrière ces murs si hauts, si infranchissables.

Quelles sont ces personnes qui y sont incarcérées ? Dans quelles conditions ? Et accepteraient-elles de briser le silence, les silences….notre visite a commencé avec les prisons qui se trouvent à Alger (El-Harrach – Blida – Boufarik) pour se terminer sur le territoire de l’Est algérien (Skikda – Sous Ahras – Collo – Annaba).

En Algérie, il n y a pas de prisons de femmes, il y a plutôt des quartiers de femmes dans des prisons d’hommes. Ces derniers sont toujours plus nombreux et occupent le plus d’espace.

Ainsi, le taux des femmes dans la population carcérale, est infiniment petit, si petit, que parfois, elles sont « invisibles » et vivent cette incarcération, noyées dans le général.

Ceci dit, elles sont soumises aux mêmes règles et lois d’incarcération à quelques petites différences. A la prison de Skikda pour donner un exemple, elles étaient (en 2008) neuf femmes sur 500 hommes. Il n y a pas un régime spécifique pour les femmes à une exception prêt.

La femme enceinte ou la présence des enfants de moins de trois ans auprès de leurs mères incarcérées. (Selon la loin algérienne, la femme détenue enceinte doit bénéficier des conditions de détention appropriées. Après l’accouchement le bébé soit est placé dans un foyer d’accueil ou dans sa famille, soit la mère détenue va le garder jusqu’à l’âge de 3 ans.

Mais, il n y a pas de nurseries les bébés vivent dans les cellules avec leur mère et les autres codétenues. Quand l’enfant doit partir, la séparation est d’autant plus douloureuse.

Nassira Belloula