Selon un responsable de la Banque Mondiale
La réalisation des grands projets en Algérie se fait dans le respect des règles internationales en matières de transparence et de protection de l’environnement, a indiqué mardi un responsable de la Banque mondiale (BM), en marge d’une rencontre sur le financement des grands projets.
« En matière d’exécution et d’exploitation de grands projets, la BM constate qu’en Algérie, les grands projets ont fait l’objet d’un appel d’offre international transparent et ouvert à tous les opérateurs », a affirmé à la presse le Directeur de l’Agence multilatérale du groupe de la BM chargée du financement des grands projets, M. Louis Bedoucha.
« On souhaite que l’Algérie continue de respecter ces règles dans l’exécution de ses futurs méga-projets », a ajouté M. Bedoucha qui s’exprimait en marge de la 2ème journée d’un séminaire organisé par l’association du Forum international de la finance (FIF) sur le Project-finance.
Interrogé sur l’effet des récentes mesures prises par les pouvoirs publics à l’effet de protéger l’économie et le commerce extérieur de l’Algérie, le représentant de l’institution de Bretton Woods a affirmé qu’ »il revient au gouvernement algérien de prendre des décisions qu’il voit nécessaires pour protéger l’économie ».
« Il n’y a aucun Etat souverain qui accepte de voir sa balance commerciale se dégrader sans rien faire. Le gouvernement algérien a pris des mesures pour rétablir sa balance commerciale et c’est son droit », a-t-il déclaré sur ce point.
« Les opérateurs étrangers ont protesté et c’est également leur droit, a-t-il poursuivi, mais ils n’ont pas vraiment le choix et s’ils veulent travailler en Algérie ils doivent se conformer aux nouvelles règles ».
S’agissant du choix fait par l’Algérie de continuer à financer les projets d’envergure à partir du budget de l’Etat malgré la poursuite de la crise mondiale, M. Bedoucha a fait valoir que le financement budgétaire de projets est une pratique courante à l’échelle mondiale.
« L’Algérie est souveraine de financer l’intégralité de ses grands projets à partir du Trésor ou de procéder à un tri des projets en fonction de leur rentabilité économique ou leur impact sur la population », a-t-il résumé.
Par ailleurs, le débat animé par des banquiers et de représentants de cabinets de conseil financier, a été particulièrement axé sur les contraintes auxquelles fait face le mode de Project finance en Algérie
L’obligation faite par la loi pour que le capital national de la société gérant le projet (société du projet) soit majoritaire et que la mobilisation des financements soit effectuée sur le marché local ainsi que l’absence d’un mécanisme de couverture sur les risques de change ont été les principales contraintes soulevées à ce propos.
A cet effet, M. Bedoucha a mis en exergue que la règle dite de 49%-51%, qui stipule que l’opérateur national soit majoritaire du projet, ne représente pas un problème pour le financement des grands projets.
S’agissant du transfert de technologie, à l’origine d’un certain nombre d’échecs de contrats Project finance à travers le monde, plusieurs experts ont jugé très utile d’inscrire ce volet dans le contrat, tout comme les risques politiques ou ceux liés aux changements de lois durant la période d’exécution ou d’exploitation.
Depuis 2006, environ une vingtaine de grands projets en Algérie ont été financés selon le mode Project finance dans différents secteurs, notamment la pétrochimie et le dessalement de l’eau de mer.
La mobilisation des ressources pour ce montage financier à long terme a été exclusivement réalisée auprès des banques publiques qui disposent d’importantes capacités en matière, entre autres, de solvabilité, de réseau et de management, rappelle-t-on.
D’autre part, le Crédit populaire d’Algérie (CPA) et la Banque extérieure d’Algérie (BEA) ont été les chefs de file des différentes opérations de Project finance réalisées en Algérie ces quatre dernières années en totalisant un financement de 408 milliards de DA dont 257 milliards pour le CPA et 151 milliards pour la BEA.
Le Project-finance ou le financement de projet consiste à rassembler et structurer les divers apports de fonds nécessaires à des investissements de grande envergure (infrastructures de transport, complexes industriels, centrales de production d’énergie…), privés, publics ou mixtes, en s’assurant de leur viabilité financière, a-t-on expliqué.
Il se différencie d’autres méthodes de financement par le fait que les apports de fonds seront majoritairement rémunérés par les cash flows générés par le projet lui-même.