La réaction du département de Ziari ne met pas fin à la grève dans la santé “Discutons face à face et non via des communiqués”

La réaction du département de Ziari ne met pas fin à la grève dans la santé “Discutons face à face et non via des communiqués”
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Pour le SNPSP, le ministère a fait dans “l’amalgame et essaye de monter les citoyens contre les grévistes. C’est maladroit de sa part”.

La paralysie du secteur de la santé publique continue. Les différents syndicats, en grève depuis quelques jours, maintiennent toujours la pression, au grand dam des citoyens. La tutelle s’est décidée lundi à sortir de son long mutisme via un communiqué qui rappelle l’essentiel des mesures prises pour répondre aux revendications des différents personnels du secteur.



Une façon de tirer son épingle du jeu et de ne pas subir les critiques et autres accusations des citoyens dont elle plaide la cause en soulignant que “la contestation permanente prônée par certains syndicats pénalise en premier lieu les citoyens et porte préjudice aux professions de santé”.

Ce qui est vrai mais en partie, car la grève des personnels de la santé est loin d’être le seul et unique mal qui ronge le secteur, en général, et prive le citoyen de son droit de bénéficier de soins de qualité. Cela dit, réagissant à cette sortie médiatique, le président du SNPSP dira que “le ministère fait dans l’amalgame et essaye de monter les citoyens contre les grévistes. C’est un geste maladroit qui dénote l’état d’esprit qui y règne”.

Le docteur Lyès Merabet s’interroge : “Qu’est-ce qui a empêché le ministre, soucieux du secteur et de la santé publique, de répondre favorablement aux sollicitations et demandes d’audience et éviter que nous arrivions à la situation où nous sommes malheureusement ? Qu’est-ce qui l’a empêché de faire le point sur l’état d’avancement des revendications qui attendent depuis deux ans ?” Ceci, alors que “tous les points ont été sanctionnés par des accords que la DGFP devait mettre en application, conformément aux instructions du Premier ministre”. Et de “dénoncer” le fait qu’au lieu de prendre en charge la plate-forme de revendications, le ministre préfère rappeler aux professionnels leur responsabilité. M. Merabet dira en substance que “la situation n’a pas évolué depuis deux ans. La tutelle n’a même pas respecté la réglementation qui exige la tenue de réunions de conciliation. Et puis le ministre aurait pu donner les détails de la prime augmentée à 200% pour que le citoyen juge de lui-même. Elle est comprise entre 650 et 750 DA pour 12, voire 24 heures de garde”. De son côté, le premier responsable du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), en grève depuis le 29 avril dernier, a rejeté la balle au ministère de la Santé en soulignant que “la tutelle devrait ouvrir un dialogue pour ne pas pénaliser le citoyen”.

Lounès Ghachi se dit “pour et prêt à un dialogue officiel et face à face et non via des communiqués que le ministère pond à chaque contestation. À chaque grève, la tutelle sort le même communiqué, elle change juste la date, pour dire que tout est réglé alors qu’il n’en est rien”. Pour le SAP, la réaction du département de Ziari est “un non-événement. La grève se poursuivra et en ce moment même, nous organisons une marche au CHU Parnet. Pour ce qui est des revendications auxquelles la tutelle soutient avoir répondu, notamment la prime de contagion, nous ne savons même pas qu’elle est son montant exact. Nous l’avons situé de notre côté entre 10 000 et 8 000 DA et avec effet rétroactif à partir de janvier 2008 et non 2012”.

M B