L’Algérie continue d’enregistrer des cas de rage malgré les efforts fournis par les autorités sanitaires.
Cette année, 8 cas ont été recensés à travers le territoire national.
C’est ce qu’a indiqué le Dr. Abderrezak Soufi de l’Institut pasteur d’Algérie. En moyenne 20 décès par an, ont été enregistrés ces dix dernières années, tient à préciser le Dr. Soufi. Selon le spécialiste, la rage continue à sévir en Algérie le plus souvent par négligence et par ignorance du risque
que peut engendrer cette pathologie fatale. « 60% des cas de rage humaine ne consultent qu’après l’apparition des signes cliniques, seul un taux de 20% des 40% restant consultent immédiatement, 8% consultent après 24 heures, et les autres tardivement au delà de 48 heures » explique l’interlocuteur.
«C’est pourquoi une vaccination ou une sérovaccination après des morsures occasionnées par un animal suspect de rage doit être strictement observée» a-t-il recommandé.
Et d’ajouter que « les 8 cas recensés cette année en Algérie sont dus aux morsures des chiens errants à l’exception d’un seul cas causé par un chien domestique ».
Une année auparavant, Algérie a enregistre 19 cas répartis à travers 12 wilayas du centre et du nord du pays, en raison de la forte densité canine, autrement dit, la plupart des foyers où on a recensé de plus en plus de chiens errants, expliquera le Dr. Soufi.
«Toutefois, environ 100 000 morsures ont été enregistrées en 2009, ce nombre ne cesse d’augmenter puis qu’il est passé de 58000 en 2000 a 80000 en 2005 et pratiquement 100000 cette année » estimera l’interlocuteur.
Pour éradiquer cette maladie qui demeure un véritable problème de santé publique, dira le Dr. Soufi, il faut une large campagne de sensibilisation et une étroite collaboration entre les départements de la sante, de l’agriculture et des collectivités locales.
Concernant le traitement des personnes mordues, le Dr. Soufi a fait savoir que la vaccination antirabique reste le seul moyen pour éviter de mourir de rage.
« Malheureusement, il y a, parfois, un retard dans la prise en charge de la rage et l’abandon de la vaccination, sachant que le mordu doit se soumettre à une série de vaccinations suivies par des rappels » poursuit-il.
« Pour faire face à cette situation, il faut entreprendre des actions dans les écoles et les mosquées pour informer la population sur l’importance de consulter après une morsure, un léchage ou une griffure par un animal infecté par le virus de cette pathologie, qui dans certains pays appartient déjà au passé » insiste le spécialiste.
Kamélia.H