35.785 commerçants sont «théoriquement» mobilisés pour l’Aïd.
A chaque Ramadhan que prescrit l’islam aux fidèles, revient la sempiternelle question de la protection du consommateur étripé par des commerçants véreux et parfois malmené par une valse des prix constamment à la hausse.
Des prix toujours en hausse, avec une qualité souvent douteuse et qui laisse à désirer, érodent sans répit, tout comme le reste de l’année d’ailleurs, le pouvoir d’achat, déjà faible, du citoyen smicard ou souvent sans emploi du tout.
Ainsi, l’une des associations de protection du consommateur, (il y en a 38 à travers le pays), à savoir la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), que préside Zaki Hariz, a organisé hier à Alger une conférence de presse pour, non pas hélas, proposer des solutions idoines à ce problème récurrent qui empoisonne la vie des Algériens, mais pour simplement énumérer les failles connues de tous qui gangrènent le marché vestimentaire, maraîcher ou de vente de produits manufacturés. Pour les préparatifs de l’Aïd El Fitr, le président de la FAC, Zaki Hariz, a déclaré qu’ «une famille algérienne moyenne composée de trois enfants consacre un budget de 25.000 jusqu’à 30.000 DA aux vêtements de l’Aïd». Il a précisé que les prix des vêtements de qualité moyenne sont «élevés» pour les familles à moyens revenus dont 30% ont préféré faire leurs achats avant l’Aïd.
Il a aussi conseillé aux chefs de familles d’acquérir des produits vestimentaires de bonne qualité, et éviter l’achat d’articles composés à 100% en fibres synthétiques. «Les experts affirment que les produits vestimentaires devraient contenir au moins 30% de fibres végétales ou naturelles» a-t-il dit, alors qu’en Algérie on trouve des produits à 100% de produits synthétiques qui peuvent être toxiques», a-t-il déploré. Il a ainsi appelé à l’accélération de la mise en place du laboratoire national d’essais programmé depuis…2008!
Pour lui, «la sécurité, la qualité et la durabilité devraient être les trois critères qui déterminent les choix des clients». Abordant le secteur du textile, il dira qu’ «il est impératif d’encourager la production nationale par le truchement de partenariats avec les Turcs et les Syriens qui ont une grande expérience dans le domaine» afin de réduire les importations dans ce secteur.
L’un des conférenciers a cité les populations de nos pays voisins qui choisissent de s’habiller de façon traditionnelle pendant le Ramadhan et les fêtes religieuses comme l’Aïd, un mode de s’habiller auquel l’offre satisfait à des prix «abordables». Usant du «langage des chiffres», un conférencier a rappelé que la demande en cette période de fête «dépasse largement l’offre», tout en se félicitant toutefois que pour la première fois les prix des victuailles étaient abordables en ce mois de Ramadhan. Aurait-il oublié que c’est une période printanière de plein rendement agricole? Le tribun a estimé que 36.000 DA par mois seraient un niveau de dépenses acceptable pour chacune des 8,2 millions de familles qui composent la population totale.
De combien doit être alors le salaire moyen, est-on en droit de s’interroger? La réponse était donnée par un autre conférencier qui a estimé pour sa part qu’un salaire mensuel de 97.000 DA était nécessaire pour mener à bien un mois aussi coûteux que le Ramadhan. Parlant du gaspillage effréné de nourriture, il a été communiqué que l’équivalent de 8 milliards/cts/jour de pain sont consommés par les Algériens, ce qui équivaut à 500 millions de pains/jour. Attirant l’attention sur les maladies encourues par l’Algérien durant ce mois, il dira que 11 million de litres de boissons sucrées sont consommées par jour équivalant 4,8 milliards/DA. A ce propos, un plan de lutte gouvernemental serait à l’étude, mais il se heurte à l’opposition de certains producteurs réticents à diminuer le taux de sucre dans les boissons commercialisées. Ces maladies ont un coût en devise fortes que l’Etat supporte à travers notamment les services sociaux et de santé.
De son côté, le vice-président Mohamed Abidi, a affirmé que le ministère du Commerce a mobilisé quelque 35.785 commerçants durant les deux premiers jours de l’Aïd El fitr, soit 4700 boulangers, 22.833 commerçants en l`alimentation générale, fruits et légumes et 8145 dans des activités diverses. Des unités de production sont aussi concernées par cette permanence. Il s`agit de 453 unités de production dont 131 laiteries, 282 minoteries et 40 unités de production d`eaux minérales. sont également concernées par ces permanences «théoriques» car Abidi avoue qu’il est «impossible que la permanence de l’Aid soit respectée a cent pour cent» pour plusieurs raisons liées notamment à l’indisponibilité de la main-d’oeuvre qui retourne chez elle pour fêter l’Aïd. Si l’Aïd est, par excellence, une occasion pour les familles de vivre de bons moments ensemble, il est dommage qu’une somme de 12.600 DA soit nécessaire pour passer un «bon» Aïd, a-t-on regretté.