e secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, était absent hier, premier jour de la campagne électorale, alors que le Mouvement de sauvegarde du parti se renforce en nommant Yahia Guidoum coordinateur de cette protestation née au lendemain de la proclamation des élections législatives du 10 mai dernier.
Ainsi, Ahmed Ouyahia préfère lancer la campagne électorale de Chlef et l’achever à Alger. Une stratégie de l’ex- Premier ministre qui veut prendre ses gardes par rapport à la protestation qui s’organise au sein du parti et une manière d’analyser les discours qui seront tenus par les leaders des partis en lice pour le scrutin du 29 novembre prochain. Il est à souligner que durant cette campagne électorale la direction du RND se basera sur 7 principaux volets comptant 57 propositions, sous le slogan «Le développement local : source de progrès social et base de la stabilité nationale» et qui prend en compte la particularité de chaque région. Cependant, le fait d’avoir perdu le poste de Premier ministre, Ahmed Ouyahia aura des difficultés à convaincre, car du fait de sa précédente fonction comme chef de l’Exécutif, il a sûrement des comptes à rendre concernant les défaillances de développement local. Le RND est classé deuxième, après le FLN, en ce qui concerne les listes de candidature présentées pour les élections locales. Le parti d’Ouyahia participera à l’élection des Assemblées populaires de wilayas (APW) à travers 48 wilayas et avec 1 483 listes pour les Assemblées populaires communales (APC). En dehors des enjeux des élections locales, le RND veut aussi garantir un large retour au Conseil de la nation lors du renouvellement partiel de cette institution en décembre prochain. Il est question aussi de s’assurer un appui pour les présidentielles de 2014 maintenant que le champ des candidatures est ouvert. Mais au RND, Ouyahia ne fait pas l’unanimité en tant que candidat du parti à ces élections. Ainsi, au moment du lancement de la campagne électorale des locales, le «mouvement de contestation» du RND revient à la charge. La contestation contre Ouyahia s’organise. Samedi dérnier, les contestataires ont tenu leur deuxième réunion, à laquelle ont pris part d’anciens ministres, notamment Yahia Guidoum, Saïd Abadou, Mouldi Aïssaoui, Bakhti Belaïb et Amar Zegrar, ancien secrétaire général de la présidence sous le règne de Zeroual. Etaient également présents, des cadres du RND, d’anciens députés, des membres fondateurs du parti et du bureau national, outre des représentants des 48 wilayas. Les participants à cette réunion ont installé un comité de coordination et élu par «acclamation» Yahia Guidoum à la tête de ce mouvement. D’autre part, les coordinateurs des wilayas ont été chargés de structurer le mouvement au niveau local et préparer la conférence nationale qui regroupera des militants du RND pour donner une assise populaire à ce mouvement de redressement. Samedi dernier, M. Bouzeghoub, président de la commission nationale du RND chargée des élections locales, a estimé que les membres du mouvement de redressement du parti étaient simplement des «militants ayant une opinion divergente», affirmant que le RND prône les principes de la démocratie, «le dialogue et l’échange de vues dans un cadre réglementaire». Il a évoqué la présence de redresseurs à la session du conseil national du parti, tenue le 31 mai dernier, soulignant qu’ils seront invités en vue de prendre part à la prochaine session du conseil national du parti, à l’instar des autres membres du conseil et ce, dans un cadre réglementaire. Cependant, on peut dire que les grandes manœuvres au RND auront lieu lors du congrès du parti d’Ahmed Ouyahia, prévu en février 2013. Ce rendez-vous sera le vrai coup d’envoi pour la course à la présidence.
Nacera Chennafi