Contrairement aux années précédentes où la protesta s’invitait à la rentrée sociale, cette fois-ci elle intervient pendant les grandes vacances.
C’est la semaine de la colère. La protesta sera au rendez-vous ces jours-ci. après une accalmie, la tension monte d’un cran au sein du front social. plusieurs actions de protestations sont prévues. Contrairement aux années précédentes où la protesta s’invitait à la rentrée sociale, cette fois-ci elle intervient pendant les grandes vacances.
Les syndicats anticipent les choses et refusent de temporiser jusqu’à septembre prochain pour exprimer leur ras-le bol. Le malaise gagne de nombreux secteurs en même temps.
La santé tout comme l’énergie et les ressources en eau sont ébranlées par la montée des revendications. Fraîchement installés, les nouveaux ministres auront donc la mission de faire face à des situations critiques au sein de leur secteur. Cette semaine, c’est la santé qui fait l’événement. la grève des pharmaciens d’officines prévue le 12 juillet prochain à travers tout le territoire national risque sérieusement de prendre en otage les citoyens, en particulier les patients. Si la tutelle ne fait rien pour arranger les choses, la grève menace sérieusement de toucher à la santé publique, surtout en cette période des grandes chaleurs où les pharmacies sont prises d’assaut.
Les pharmaciens d’officine veulent contester la majoration de la marge bénéficiaire décidée par les organismes de la sécurité sociale. «Le bureau national réuni en session extraordinaire le 1er juillet 2017 à Alger a décidé de recourir à une grève nationale le 12 juillet 2017 de 8h00 à 13h00, avec la fermeture totale des officines», a indiqué le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) dans un communiqué rendu public le 1er juillet dernier. Les syndicats estiment que la suppression de la majoration de la marge bénéficiaire des officines sur la vente des médicaments génériques portera un coup à la production du médicament en Algérie. Le secteur de l’énergie n’est pas épargné par la protesta. Les travailleurs de Sonelgaz ont appelé à une grève générale le 20 juillet prochain pour contester l’injustice et les pressions exercées contre les travailleurs.
Face cette situation, le Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz (Snateg) a appelé à la grève avec l’organisation d’une marche en parallèle qui se tiendra à Tizi Ouzou. L’augmentation des salaires constitue la revendication principale exprimée par les concernés. Ces derniers exigent aussi le droit à la promotion. Face à la sourde oreille de la direction du groupe Sonelgaz, les travailleurs ont interpellé le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune pour mettre un terme à cette situation.
Le secteur des ressources en eau est ébranlé au quotidien par des manifestations signalées à travers les différentes régions du pays pour contester la pénurie d’eau potable. Le premier responsable du secteur a convoqué hier les directeurs des 48 wilayas, pour examiner la situation et trouver en urgence une issue. Le secteur du bâtiment va très mal.
Environ 320 entrepreneurs ont entamé une grève de la faim depuis le 1er juillet pour réclamer le paiement de leurs créances par l’entreprise publique Alrecc (Algérienne de réalisation et construction du Centre) et qui sont à hauteur de 3,8 milliards DA impayés. Ils ont même organisé des sit-in quotidiennement au niveau du siège de la direction de l’entreprise à Oued Smar, mais en vain. Aucune suite n’a été donnée à leur requête. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a vivement dénoncé cette situation.
Louisa Hanoune a appelé les pouvoirs publics à trouver une solution au problème des entrepreneurs réclamant le paiement de factures impayées après avoir réalisé des infrastructures pour l’Etat en sous-traitant des marchés. Cette situation, si elle venait à perdurer, amènerait plusieurs d’entre ces entrepreneurs à mettre la clé sous le paillasson ou carrément à être poursuivis en justice car ne pouvant plus, faute de paiement de leurs dus respectifs, respecter leurs engagements vis-à-vis des impôts et des différentes caisses de sécurité sociale», avertit le parti. Plus grave encore, cette situation de «carence», selon lui, peut les priver de tout nouveau marché public.