La direction de la Protection civile tire la sonnette d’alarme sur un phénomène qui prend de l’ampleur ces derniers mois, en l’occurrence les noyades enregistrées au niveau du barrage de Bouhamdane, distant d’une vingtaine de kilomètres de Guelma. Une émission a été programmée cette semaine sur les ondes de la radio régionale afin de sensibiliser la population, notamment les jeunes, sur les dangers encourus dans un plan d’eau. Un officier de cette institution a annoncé sept noyades depuis le mois de janvier de l’année en cours, et a souligné que ces victimes n’avaient pu être sauvées en dépit des efforts soutenus des secouristes. Il a lancé un appel pressant aux auditeurs en les invitant à ne pas se baigner dans cet ouvrage hydraulique, qui a causé le deuil au sein de nombreuses familles affectées par ce drame récurrent. Des jeunes avaient participé au débat qui a suscité de nombreux appels téléphoniques de personnes qui tenaient à s’impliquer sur ce sujet sensible et d’actualité. L’un d’eux affirmera : “Nous souffrons chaque été des effets néfastes de la chaleur, car notre wilaya subit une canicule exceptionnelle digne des pays arides ! Nous manquons cruellement d’infrastructures de loisirs pendant la saison estivale et nous déplorons que deux piscines communales du chef-lieu de wilaya soient fermées depuis des lustres, et les élus sont toujours aux abonnés absents malgré nos appels désespérés. Nous manquons cruellement de lieux de détente, de loisirs et même les rares jets d’eau de la ville sont à l’arrêt ! Les oueds sont pratiquement à sec, charriant des rejets nauséabonds. Il nous est désormais impossible d’effectuer quelques brassée dans ces cours d’eau pour nous rafraîchir.” Visiblement déçu et révolté par ces carences avérées des élus locaux, un autre intervenant s’exclame : “Les jeunes souffrent en silence, car ils sont incompris par les responsables locaux ! Nous sommes conscients des dangers encourus lors de nos baignades au niveau du barrage de Bouhamdane et nous les acceptons pour prétendre à un peu de fraîcheur quand le mercure affiche 46°C à l’ombre ! Toutefois, nous prenons acte des conseils prodigués par les sapeurs-pompiers !”
Une auditrice a tenu à donner son point de vue : “Il aurait fallu inviter dans cette émission les présidents des assemblées populaires de notre wilaya, car ils ont une part de responsabilité dans ces deuils qui frappent notre société ! Leur devoir est de s’exprimer et d’expliquer à leurs administrés les raisons de leurs lacunes impardonnables. Un président d’APC qui se respecte se doit de répondre aux attentes de ses concitoyens qui aspirent à un minimum de sécurité, d’hygiène, de salubrité et de loisirs !”
Hamid BAALI
