La réputation de l’Algérie dans le domaine du sauvetage et dans l’humanitaire est bien établie et amplement méritée
Lahbiri voulait insuffler une âme authentiquement algérienne dans le corps de la Protection civile. Il a très largement réussi dans sa mission.
Forgé par une solide expérience de terrain et un sens du devoir très développé, la Protection civile algérienne est reconnue dans le monde entier pour son efficacité et son professionnalisme. Ses interventions dans les sinistres naturels aux quatre coins de la planète sont très appréciées par les populations sinistrées, mais aussi par ses pairs. La réputation de l’Algérie dans le domaine du sauvetage et dans l’humanitaire est bien établi et amplement mérité. Au point d’ailleurs où l’organisation mondiale de la Protection civile, compte l’Algérie parmi les pays leaders en la matière et estime à sa juste valeur l’apport des pompiers algériens dans la gestion des catastrophes naturelles.
La dernière en date, le séisme du Nepal aura été une énième démonstration des agents de la Protection civile algérienne de leur savoir-faire et du haut degré de professionnalisme et du don de soi. Lors de ce tremblement de terre, comme dans d’autres zones de catastrophe de par le monde, les éléments de la Protection civile ont forcé le respect de leurs collègues occidentaux. Il faut savoir que les Algériens étaient les seuls africains et arabes sur place. La nature de l’intervention et la difficulté du terrain exigeaient un niveau d’expertise que n’ont pas l’ensemble des pays africains et arabes.
C’est dire que la Protection civile algérienne «joue» dans la cour des grands et mérite amplement les félicitations adressées par le président de l’Organisation mondiale de la Protection civile. Dans un message adressé au directeur général de la Protection civile, Mustapha Lahbiri, le premier responsable de ce corps à l’échelle de la planète a reconnu la perspicacité, l’efficacité et le courage des Algériens sur les terrains les plus divers. Des feux de forêt au séisme, en passant par les inondations, les soldats du feu algériens forcent l’admiration du premier pompier de la planète.
Il ne s’en n’est pas caché dans son message, louant, au passage, le grand succès des dernières manoeuvres de la Protection civile qui s’étaient déroulées au mois de mai dernier à Djelfa et qui avaient mobilisé plus de 10 000 agents de la Protection civile nationale. La grande réussite de cet exercice ne fait que confirmer le rôle et la mission centrale que s’est donné la direction générale de la Protection civile en ces temps de dérèglement climatique qui appelleront certainement d’autres interventions en Algérie et dans le monde.
Le professionnalisme des agents de la Protection civile, les Algériens le constatent quotidiennement, notamment en ce mois de Ramadhan où les interventions se font plus nombreuses dans des conditions autrement plus «compliquées». Sur les accidents de la circulation, les accidents domestiques, les feux de forêts, les hommes et les femmes de la Protection civile sont présents sur tous les fronts.
Cette vivacité et tempérament de fonceur acquis par les éléments de la Protection civile ne sont pas nés du néant. C’est le fruit d’un travail patient, minutieux et précis d’un homme qui a pris sa mission à coeur. Le directeur général de la Protection civile, Mustapha Lahbiri, c’est de lui qu’il s’agit, avait une vision claire lorsqu’il a accepté la mission qu’on lui a confiée. A son arrivée, la Dgpc roulait avec un matériel obsolète, un effectif pas très motivé et évoluait à une cadence très éloignée des défis qu’elle était appelée à relever. Lahbiri était colonel dans l’ANP, où il a fait toute sa carrière. C’est tout naturellement qu’il s’était retrouvé dans l’armée après avoir été dans les rangs de l’ALN au niveau de la 5e Région militaire de 1956 à 1961, avant de rejoindre le Maroc. A 16 ans, il était déjà au maquis.
Ce bref aperçu de la carrière de Mustapha Lahbiri montre que c’est un homme de conviction et de mission. Il s’est attelé à donner à l’Algérie une Protection civile digne de ce nom. Il fallait, pour ce faire, l’équiper convenablement, motiver les agents et leur insuffler le sens du devoir. En quelques années, Lahbiri a réussi le challenge de consolider le corps, en y apportant, notamment la dimension humaine qu’il fallait en l’intégrant dans l’histoire de ce pays. La fanfare, les nombreuses équipes sportives, le musée de la Protection civile, sis au siège national de la Dgpc ont connecté la Protection civile avec la société. Les agents n’étaient plus des hommes et des femmes qui intervenaient dans les sinistres, c’étaient aussi des acteurs de premier ordre de la société dans tous les domaines sociaux, sportifs et culturels. Cette «connexion» a contribué à motiver les éléments qui ont mis leur professionnalisme au service d’une cause noble, celle de sauver des vies. Pour celui qui connaît Mustapha Lahbiri, cette dimension humaine est et restera le socle de son action à la tête de la Dgpc. Il voulait insuffler une âme authentiquement algérienne dans le corps de la Protection civile, il a très largement réussi dans sa mission. Le reste, les aspects techniques s’étaient imposés d’eux-mêmes. L’un et l’autre ont fait du pompier algérien un être à part qui étonne ses collègues étrangers. Et pour cause, c’est fort de cette conviction de devoir bien faire pour sauver des vies et bien représenter le pays que les éléments de la Protection civile ont réalisé des miracles en Algérie et à l’étranger. En fait, si la Dgpc est arrivée à ce niveau de perfectionnement qui force l’admiration de tous, c’est en grande partie grâce à la vision d’un homme qui a fait du patriotisme une valeur sûre pour rayonner dans le pays et sur le monde. Pour cela, il mérite toute la reconnaissance de la nation.