La prostitution prend de l’ampleur à travers le territoire national, La face cachée du business du sexe

La prostitution prend de l’ampleur à travers le territoire national, La face cachée du business du sexe

les de2 (1).jpgLa prostitution ou communément appelée » le plus vieux métier du monde » est un phénomène avéré en Algérie, malgré l’aspect tabou qu’il revête. Les rues, les cités universitaires, les salons de coiffure…abritent de plus en plus de filles de joie. Une fois la nuit tombée, ces filles sillonnent les rues, les parkings et les entrées d’hôtels pour proposer leurs services. Elles sont faciles à repérer, avec leurs tenues légères, leur maquillage exubérant et leurs talons aiguilles vertigineux. Une façon à elles, de mieux amener les poissons à mordre à leurs hameçons.

Ces femmes, ou plutôt ces filles, puisqu’elles sont de plus en plus jeunes à s’adonner à cette profession hautement lucrative, s’orientent vers la prostitution pour maintes raisons, à savoir, la violence matrimoniale, la restriction parentale, une pauvreté acerbe, ou encore, parce qu’elles sont victimes de viol ou d’inceste. Beaucoup hommes recourent aux services de ces dernières, notamment les célibataires, les hommes riches ou encore les hommes mariés. La dernière catégorie fait appel aux services des prostituées pour assouvir leurs désirs et s’adonner à des pratiques perverses qu’ils ne font pas avec leurs femmes.

Mais, où est-ce que la prostitution est exercée, sachant que les hôtels sont souvent méfiants quant aux couples illégitimes ? L’on apprend que des appartements dans divers immeubles des grandes villes, à travers le territoire national, se trouvent clos sans que personne ne connaisse la cause de leur fermeture. » Ces logements localisés majoritairement devant des universités, sont les propriétés de prostituées travaillant pour de hauts cadres, détenteurs de suffisamment de pouvoirs pour assurer cet octroi, en évitant tout soupçon » selon l’avocate Benbraham.

Généralement, ces prostituées deviennent à leur tour, des maquerelles et exploitent des étudiantes pour faire tourner leur business. Certaines de ces étudiantes tombent enceintes et se voient contraintes de se débarrasser de leurs foetus en s’entraidant à avorter entre elles, ce qui explique l’abandon d’enfants à tous les coins de rues. » Il y a quelques temps encore, des égouts ont débordé dans une de nos universités, quand les employés du service d’hydraulique a insufflé de l’air pour évacuer les cloaques, des centaines de foetus ont volé tout azimuts, sous le regard ahuri de ces agents de la mairie » raconte Me Benbraham.

Violée par son père, elle fuit la maison

Qui d’entre nous ne s’est jamais dit que la prostitution procurait du plaisir à celles qui y recouraient ? La plupart des gens se disent que les prostituées vendent leurs corps par plaisir de le faire et sont attirées par le gain facile. Ce n’est pas faux pour certaines femmes, puisqu’elles y recourent pour assouvir leurs pulsions sexuelles surdimensionnées. Ces femmes mieux connues sous la dénomination de » nymphomanes » y recourent en effet, pour atténuer leur libido extradéveloppée, mais qu’en est-il de celles qu’on oblige à se prostituer ? Effectivement, des filles se voient forcées de vendre leurs corps, parcequ’elles ont été victimes d’un viol ou dans certains cas d’inceste. Pour fuir cette torture, ces filles se voient contraintes de quitter le domicile parental et se trouvent ainsi livrées à elles-mêmes, d’où leur recours à la prostitution. Par ailleurs, la pauvreté astreint certaines femmes à se faire exploiter par des membres de leur famille, en offrant leurs services à des hommes riches, en échange de sommes d’argent exorbitantes. L’autre supplice auquel sont assujetties les prostituées, est la maltraitance par leurs » pseudo clients « .

C’est le cas d’une ancienne prostituée qui se livre à nous, en racontant le drame de sa vie, ce qui la pousse à quitter le business du sexe et à rebrousser chemin vers la foi et la religion. Samia, victime d’inceste, a quitté son domicile parental, alors qu’elle n’était âgée que de 18 ans. Elle a fui Tizi Ouzou après que sa propre mère ait refusé de croire que sa fille subissait les sévices de son père, pour se rendre à Alger. Seule, confrontée aux dangers de la rue, la jeune fille est violée par une bande de jeunes qui l’ont croisée dès son arrivée à la capitale.

Un homme vient à sa rescousse, mais en abuse lui aussi. Se retrouvant enceinte, Samia fait de la prostitution son gagne-pain pour nourrir sa fille qui voit le jour neuf mois après. Pratiquant sa besogne quotidienne, la jeune mère célibataire croise le chemin d’un client qui change le cours de sa vie. Au lieu de se faire payer, l’apprentie prostituée se fait tabasser à mort par son client. Le déclic pour la jeune femme, puisqu’elle quitte le business du sexe à jamais, pour devenir une simple femme de ménage au revenu modeste, mais à la vie paisible.

180 millions pour une relation

L’acte de prostitution bas de gamme n’est plus au goût du jour chez certaines prostituées. La professionnalisation du métier se fait sentir, notamment avec l’avènement des prostituées de luxe et des escort-girls. Tous les domaines sont influencés par la mondialisation et le business du sexe ne déroge pas à la règle.

De plus en plus de filles sont attirées par le gain facile en un espace de temps record, ce qui les emmènent à viser une couche spéciale de la société, notamment les hauts cadres de l’Etat. C’est le cas de Asmaa, jeune fille de 27 ans, qui escroque ses clients en agissant telles les actrices de cinéma qui rodent autour des hommes riches, pour les délester de leurs biens et les jeter ensuite, tels de vulgaires chiffons. La jeune fille fait des » devis » à ses clients milliardaires, leur demande de payer la moitié de la somme exigée, après qu’elle ait bien pris note des services exactes auxquels, ils veulent recourir, puis leur donne rendezvous dans un appartement situé au niveau de la rue Mohamed V, qui s’avère être un immeuble à double issues. La spécialiste du pickpocketing donne un numéro d’appartement à ses chalands, mais leur fait faux bon en empruntant l’issue de secours de l’immeuble datant de l’époque coloniale, s’enfuyant ainsi avec le versement sans que personne ne profite de son corps.

Une fois, que l’un des ses clients escroqué, puisse la reconnaître dans la rue, il la fait poursuivre, mais fort heureusement, elle en ressort indemne. Un incident qui la pousse à prendre une décision irréversible, celle de se prostituer une bonne fois pour toute contre la coquette somme de 180 millions de dinars. Le client n’est autre qu’un responsable haut placé, qui lui offre cette exorbitante somme contre sa virginité. Acte accompli, somme ramassée, pari réussi. Asmaa a pris sa retraite et s’est payée un local à Tiaret dont elle a fait un commerce spécialisé dans la vente de produits cosmétiques.

Des hommes se prostituent aussi !

Vu l’aspect tabou que véhicule la sexualité au sein de la société algérienne, les déviations sexuelles sont refoulées, peur des jugements des autres. Ce qui nous induit à parler des hommes à tendance homosexuelle qui se tournent vers la prostitution pour vivre leur sexualité pleinement. La demande n’est pas à négliger, puisque tout le monde n’a pas le courage de reconnaître ses préférences sexuelles. Mais quand l’offre est disponible, ça devient un business aussi rentable que la prostitution ordinaire. Un commerce qui revêt, en son essence, tous les aspects qu’exige l’activité commerciale, dont la rivalité et la concurrence.

En effet, à l’heure actuelle, les hommes et les femmes sont rivaux dans ce monde des affaires hautement juteux, se disputant sur l’appropriation de la plus grande part du gâteau. D’autre part, il existe des hommes hétérosexuels, mais offrent leurs services à des femmes âgées, dont l’activité sexuelle est toujours en appétit, des hommes communément appelés des » gigolos « . Ces prostitués au masculin réservent leurs services à une catégorie de personnes bien déterminée. Ces femmes » couguars » mettent, en effet, le paquet pour ouvrir droit aux services de ces jeunes, point à la portée des bourses modestes.

K. S.