Afin d’entamer ou de parachever de titanesques projets de construction, l’Algérie se voit dans l’obligation d’importer massivement du ciment. Ce choix est rendu nécessaire par l’incapacité chronique de la production nationale à satisfaire les besoins locaux en ce matériau qui fait l’objet d’une spéculation sans précédent.
Le Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica, public) vient, justement et en vue d’atténuer la tension sur ce produit sur le marché national, de lancer un avis d’appel d’offres international pour la fourniture de 450 000 tonnes de ciment.
La date limite de remise des offres et l’ouverture des plis sont fixées pour le 12 septembre prochain, précise le groupe dans son appel d’offres lancé, ce 1er août, par sa filiale Sodismac (Société de distribution des matériaux de construction). Construction de la Grande Mosquée d’Alger, extension du port de la capitale, construction et parachèvement de l’autoroute Est-Ouest, construction et entretien de barrages et réalisation de grands projets urbains sont autant de chantiers en cours et qui ne manqueront pas d’engloutir des quantités incommensurables de cet or gris qu’est le ciment. Ce besoin pressant se fait ressentir alors que le marché algérien accuse un déficit qui s’élève à plus de 2,5 millions de tonnes, selon les estimations du Gica: c’est ce manque d’offre qui a d’ailleurs provoqué une flambée des prix sur le marché, accentuée par la spéculation.
Le prix du sac de ciment connaît une hausse vertigineuse du fait d’un trafic bien réel.
Le sac de 50 kg est commercialisé à 1 200 dinars, soit quatre fois son prix sorti des usines. Seule la forte spéculation qui sévit sur le ciment depuis quelques années déjà peut expliquer cet état de fait.
Le groupe Gica a dû entamer un processus d’importation de ciment durant les périodes de tensions pour faire face à la forte demande sur ce produit stratégique. A chaque fois la formule de l’importation aura été rendue nécessaire par le gel qui a frappé des investissements privés, algériens et étrangers dans le secteur. Alors qu’elle a lancé de grands projets d’infrastructures, l’Algérie se voit donc contrainte d’importer chaque année d’importantes quantités de ciment pour approvisionner ses chantiers.
La production nationale actuelle de ciment est de plus de 18 millions de tonnes par an dont 11,5 millions sont assurés par le groupe Gica, qui détient douze cimenteries publiques.
Le groupe Gica ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l’horizon 2016 et 29 millions de tonnes d’ici à 2018. Rappelons que ce groupe rencontre des difficultés à réaliser ses projets de modernisation et d’extension de ses cimenteries.