a production halieutique nationale a atteint 104.000 tonnes (T) en 2011, en hausse de 10% par rapport à 2010, selon un bilan du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques présenté jeudi à Alger lors d’une réunion d’évaluation du secteur.
Par espèces, la production des petits pélagiques (sardine, anchois, saurel, allache …) a augmenté de 8.600 T en 2011, en hausse de 12% par rapport à 2010, alors que les grands pélagiques (tels que le thon et l’espadon) ont connu une baisse de 34,77%, leur production étant passée de 1.304 T à 851 T. La production des mollusques et crustacés a connu une croissance respectivement de 31% et 23% durant l’année écoulée, selon le bilan qui fait état, en revanche, d’une baisse de 8,66% de production de poissons démersaux (espèces qui vivent sur le fond de la mer).
Le secteur a enregistré également une production de 11.600 T en 2011 issue de la pêche de plaisance et d’aquaculture, en hausse de 4,38% par rapport à 2010.
Par régions, la production halieutique s’est accrue de 59% au centre du pays avec une production de 23.658 T en 2011 contre 14.874 T en 2010. A l’Est, la production s’est élevée à plus de 32.699 T contre plus de 28.677 T l’année d’avant, en hausse de 14%, selon le même bilan qui note, par contre, une baisse de 11% de la production dans la région Ouest du pays, due essentiellement à un recul de la pêche des petits pélagiques.
D’après les statistiques du secteur, l’Algérie dispose d’un stock pêchable de 220.000 T, mais elle n’en pêche que 180.000 T en moyenne par an.
Intervenant lors de cette réunion, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Abdellah Khanafou, a souligné que « la crédibilité et l’exactitude » des statistiques concernant le secteur restait « tributaire de la nécessité de la mise en place d’un dispositif national de statiques fiable ». Selon lui, le traitement des données obtenues jusqu’à présent est important pour permettre de réguler l’effort de pêche et de préserver, de ce fait, la ressource halieutique et les activités de pêche. Le secteur a initié, dans ce cadre, un projet de coopération technique avec la FAO pour la création d’un observatoire social et économique de la pêche, a révélé M. Khanafou.
Le ministre a rappelé également que son secteur avait donné des « instructions fermes » à l’administration pour prendre en charge les difficultés des professionnels. « Le développement du secteur doit passer automatiquement par la modernisation de la profession, qui est un acteur économique très important », a-t-il dit, rappelant, à cet effet, la décision prise par les pouvoirs publics d’indemniser les professionnels pendant la période du repos biologique. Quelque 5.000 marins pêcheurs sont concernés par cette indemnisation prévue par la loi de Finances de 2012, selon la Chambre algérienne de la Pêche et de l’aquaculture.
Le ministre a souligné, par ailleurs, des « axes importants qu’il faut réaliser pour relancer le secteur ». Il s’agit, d’après M. Khanafou, de la concrétisation des programmes de développement de l’aquaculture. Le secteur a recensé 450 projets de fermes aquacoles et de sites propices au développement de l’élevage de poissons.
Le ministre a instruit les directeurs de wilayas « de sélectionner les opérateurs économiques qualifiés ayant des capacités d’investissement pour concrétiser ces projets dans vos wilayas respectives », rappelant que l’Etat avait décidé de soutenir financièrement et techniquement ces investisseurs.
M. Khanafou a demandé aux directeurs des 22 wilayas concernées de mettre en place les mécanismes et les procédures nécessaires, selon la législation en vigueur, pour réaliser ces projets. Par ailleurs, le ministre a demandé à ces responsables de faire des efforts nécessaires pour relever le niveau scientifique et technique répondant aux exigences du développement du secteur.
« La recherche scientifique doit constituer dorénavant la référence de base dans la prise de décisions en matière de politique de développement », a-t-il dit.