L’exploitation du gaz de schiste n’affectera pas les eaux souterraines. L’expérience étrangère dans la gestion hydraulique est « globalement positive », a soutenu le ministre des Ressources en eau lors de sa tournée effectuée ces dernières 48 heures à Constantine, en référence aux contrats conclus avec des étrangers pour la gestion déléguée de l’eau à travers quatre grandes villes : Alger, Oran, Constantine et Annaba.
Constantine, où le passage des eaux de Marseille reste estampé d’un goût d’inachevé dans la mesure où la feuille de route signée lors de l’établissement du contrat en 2010 n’a pas été respectée par la partie française, notamment en matière de formation, est en passe de renouer avec l’expérience marseillaise.
Ce déficit semble avoir encouragé le retour presque « forcé » des experts français pour donner un coup de main aux techniciens algériens.
Une information qui a été confirmée par l’hôte de la ville des Ponts, à travers la conclusion d’un nouveau contrat d’accompagnement technique qui prendra effet dans quelques semaines, a-t-il précisé.

D’ailleurs, le protocole avec la SEM a été paraphé début mars et les deux parties algérienne et française sont en train de négocier le contrat à l’issue duquel sept experts français assisteront l’équipe locale pour une durée de 3 ans.
Coïncidant avec la Journée mondiale de l’eau, célébrée cette année dans la future capitale culturelle arabe, la visite du ministre des Ressources en eau a été une occasion pour Monsieur Eau national de faire un tour d’horizon sur son secteur lors d’un forum organisé, hier, au siège de la radio régionale.
M. Necib a qualifié l’action de son département de plus que concluante. Il dira d’emblée que l’Algérie a enregistré une amélioration notable en matière de gestion de l’eau. Il citera les gros investissements qui ont aidé à réduire les besoins en eau potable au Nord comme au Sud.
Les villes côtières où la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer à permis de couvrir 15 % des besoins des régions desservies, ou encore les travaux réalisés dans le grand Sud pour alimenter les populations locales en eau potable, sont la preuve, selon lui, de la « bonne gouvernance » en ce domaine.
165 stations d’épuration d’eau
de mer
Il citera à ce propos que les stations de dessalement de l’eau de mer ont permis à certaines ville jadis enregistrant de graves pénuries en eau potable de devenir exportatrices de cette matière vitale vers les wilayas avoisinantes, à l’image de la capitale de l’Ouest.
Pour les stations d’épuration des eaux usées, dont le nombre est passé de 30 unités, en piteux état de surcroît dans les années 2000, à 165 stations d’épuration, ceci en attendant la livraison d’une quarantaine de nouvelles unités avant fin 2017, ce qui ramènera leur nombre à plus de 200 stations avec une capacité de traitement de près de un milliard 200 millions m3 par an. Ces eaux destinées essentiellement à l’irrigation permettraient, selon le ministre des Ressources en eau d’économiser de manière significative l’eau des barrages et des puits.
C’est pourquoi, a-t-il encore dit, des expériences sont actuellement entreprises à travers quelques wilayas à l’image de Tlemcen, Sétif et Mascara où des périmètres « agricoles » ont été définis pour justement mesurer la qualité des ces actions.
Des actions qui devront conforter les autres retenues collinaires, à l’image des barrages, dont le taux de remplissage a atteint cette année 89%.
Un taux assuré actuellement par 72 grands barrages éparpillés à travers le territoire, ceci en attendant 12 autres actuellement en chantier et qui seront livrés au fur et à mesure ainsi que deux autres inscrits dans la loi de finances 2015 et qui sont prévus à Tizi-Ouzou et M’sila. Ce qui ramènera leur nombre à 86 avec une capacité globale avoisinant les 9 milliards de m3. Ce qui permettra à l’Algérie de dépasser définitivement la crise de l’eau, qui est d’ores et déjà passée de 50 % à 3 %, a-t-il soutenu.
Le gaz de schiste et les eaux souterraines
Au centre d’une polémique qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines, l’utilisation des eaux souterraines au Sahara dans l’opération de la fracturation hydraulique pour l’extraction du gaz de schiste n’était pas en reste. M. Necib a écarté le risque de contamination des eaux souterraines lors de l’opération.
Même son de cloche pour la production d’énergie via les installations hydrauliques.
Cette dernière semble être le parent pauvre dans la stratégie du département. M. Necib a écarté toute vision de son ministère ou encore de celui de l’Energie quant à une stratégie commune visant à produire de l’électricité via l’installation de turbines au niveau des grands barrages. L’hôte de Cirta qualifie les 72 barrages, en services inadaptés à ce genre d’activité hormis celui de Béni-Haroun.
Il corroborera ses propos en signalant que deux barrages jadis dotés d’équipements permettant la production d’énergie, celui d’Iraguen à Jijel et d’Ighil Ramdane ont été abandonnés et carrément livrés à son département pour servir comme seuls moyens de stockage. Le ministre ira jusqu’à qualifier la production actuelle d’électricité moins coûteuse. Ainsi, pour M. Necib, le gaz est plus économique.