La prochaine «loi hydrocarbures» en phase de finalisation : Du schiste et de l’offshore dans le bouquet

La prochaine «loi hydrocarbures» en phase de finalisation : Du schiste et de l’offshore dans le bouquet

Le ministre de l’Energie Mustapha Guitouni a saisi l’occasion de l’inauguration, hier, du nouveau siège de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), à Alger, pour revenir sur les faits saillants de son secteur, actuels et à venir.

En présence du P-DG de Sonatrach, Abdelmoumene Ould Keddour, et d’Alnaft, Arezki Hocini, beaucoup de partenaires et d’associés étrangers dans le secteur pétrolier et gazier ont été conviés pour la circonstance. Le nouveau siège, « plus spacieux », permettra à Alnaft de « se développer davantage et dans de meilleurs conditions », surtout que l’ancien, « limité », a gêné le développement de l’agence dont les missions « sont hautement stratégiques », pour reprendre M. Guitouni. Toutefois, pour accomplir ses missions pleinement, Alnaft ne comptera pas uniquement sur un quartier général flambant neuf, mais sur une loi des hydrocarbures réformée ! A ce propos, M. Guitouni a fait savoir que la nouvelle mouture de la loi est « en phase de finalisation ». Sonatrach, Alnaft et le ministère de l’Energie s’attellent à déposer dans les plus brefs délais la mouture finale sur le bureau du Conseil des ministres pour approbation. « Nous sommes décidés à aller de l’avant et de lutter contre la bureaucratie et éliminer les obstacles administratifs et juridiques qui entravent l’investissement » dans le secteur pétro-gazier, a souligné le ministre de l’Energie qui a insisté sur le fait que l’intérêt d’attractivité et de flexibilité des amendements introduits dans la loi sur les hydrocarbures. « Nous préparons dans la sérénité et non dans la précipitation une loi qui prend en compte les grandes transformations géopolitiques parce qu’on veut qu’il y ait des retombées et des conséquences positives sur le secteur », poursuit M. Guitouni.

Un climat des affaires plus propice aux… affaires

Et de prendre à témoin son auditoire, pour moitié composé de directeurs ou de représentants de compagnies étrangères engagées dans les hydrocarbures aux côtés de la Sonatrach, pour assurer que le climat des affaires est favorable aussi bien aux investisseurs étrangers que locaux… « Le climat des affaires s’est amélioré de manière spectaculaire. Si vous rencontrez des problèmes ; vous les posez au directeur général d’Alnaft. Si cela le dépasse, j’interviens pour les résoudre », a encore appuyé le ministre. Et de faire réagir le représentant de Repsol qui saisit la balle au bond pour étayer, à son tour, le fait que « l’amélioration du climat des affaires est significative ».

« Les relations avec notre partenaire algérien sont transparentes et efficaces. Nous avons des réunions régulières avec la partie algérienne », a-t-il dit. Même son de cloche chez le représentant de Total et celui d’ENI, qui ont manifesté tous deux leur « satisfaction ». Dans le même sillage, M. Guitouni a rappelé les « efforts » fournis par Sonatrach pour le règlement des litiges avec ses partenaires et ses associés. « Les efforts de Sonatrach constituent un signal fort et ont contribué à restaurer la confiance des investisseurs dans le domaine de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures ». « L’investissement dans les hydrocarbures ne s’est jamais arrêté et les investisseurs attendent des signaux favorables au développement de l’investissement dans le domaine minier national », poursuit M. Guitouni. Pour lui, actuellement, le marché « connaît des prix favorables pour le développement des capacités de production en hydrocarbures ». L’enjeu, selon le ministre, est de « reconstituer les réserves, de se concentrer sur l’exploration offshore et le non conventionnel ».

D’ailleurs, M. Guitouni explique qu’il « n’y a que le tiers des potentialités du pays qui est exploité. Les deux autres ne le sont pas du tout. Et on veut l’investir avec vous », a ajouté le ministre en s’adressant toujours aux partenaires et associés étrangers. Encore une fois, pour M. Guitouni, l’Algérie est aujourd’hui décidée à poursuivre ses projets d’investissements notamment en partenariat avec les étrangers : « Il faut reconstituer les réserves du pays, répète-t-il. Et la seule façon pour y arriver est de lancer des investissements avec le partenaire étranger. Sonatrach seule ne peut y arriver. Les investissements sont très grands et le risque est d’autant plus grand ». « On va reconstituer les réserves du pays, d’autant que l’Algérie s’oriente aujourd’hui vers la diversification du bouquet énergétique », a t-il ajouté.

Tous les contrats gaziers renégociés

D’autre part, M. Guitouni est revenu sur le sort des contrats de commercialisation de gaz à long terme qui seront tous renégociés. « Tous les contrats de commercialisation de gaz à long terme vont être revus, mais ce seront des négociations fermes », a-t-il précisé. De manière générale, dit-il, ces contrats sont « négociables », et M. Guitouni de mettre l’accent sur la « grande confiance » des clients européens à l’égard de l’Algérie qui, a-t-il soutenu, a « toujours honoré » ses engagements. Pour rappel, Sonatrach avait signé avec Eni, en juillet dernier à Milan, un accord dans lequel les deux parties ont, entre autres, convenu d’entreprendre une négociation commerciale avec l’objectif d’évaluer la prorogation de la fourniture du gaz au-delà de l’échéance contractuelle en 2019.

Aussi, en juin dernier, Sonatrach avait signé des accords portant sur le renouvellement des contrats de vente et d’achat de gaz naturel à destination de l’Espagne avec la compagnie Gas Natural Fenosa, et ce, jusqu’en 2030.

Ces accords devraient permettre à Sonatrach de consolider sa position de principal fournisseur de gaz sur le marché espagnol et de renforcer la relation de coopération avec son partenaire historique Gas Natural Fenosa. Les relations commerciales entre Sonatrach et Gas Natural Fenosa ont débuté à travers des approvisionnements GNL au début des années 1970, puis se sont consolidées avec la réalisation des gazoducs Pedro Duran Farell (GPDF) et Medgaz.

Écrit par Meriem Kaci