La prise d’empreintes digitales rendue obligatoire,Plus difficile l’obtention des visas Schengen

La prise d’empreintes digitales rendue obligatoire,Plus difficile l’obtention des visas Schengen
la-prise-dempreintes-digitales-rendue-obligatoireplus-difficile-lobtention-des-visas-schengen.jpg

Les procédures de demande de visas Schengen viennent d’être alourdies pour les ressortissants des pays d’Afrique du Nord. Depuis mardi passé, la prise d’empreintes digitales est devenue obligatoire pour toute personne désirant se rendre dans l’un des 25 pays signataires de l’accord. Selon la commissaire européenne en charge de la Sécurité, Cécilia Malmström, cette mesure vise à empêcher les vols d’identité et prévenir les fraudes. «Grâce au nouveau système, la délivrance et la vérification des visas seront plus efficaces et plus sûres», a indiqué la responsable dans une déclaration rapportée par les agences.

Cette nouvelle mesure s’inscrit en fait dans le cadre du système d’information sur les visas (VIS) introduit par l’UE. En attendant l’extension de cette démarche à d’autres pays dans d’autres régions du monde, les premiers postes connectés au système sont les consulats des pays membres de Schengen en Algérie, au Maroc, en Egypte, en Libye et en Mauritanie, a-t-on précisé. Toujours selon la responsable de la Commission, l’obligation de visas biométriques pour Schengen sera ensuite étendue à la Jordanie, au Liban, à la Syrie et à Israël, puis à l’Afghanistan, à Bahreïn, à l’Iran, à l’Irak, au Koweït, à Oman, au Qatar, à l’Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Yémen. «Tous les consulats des pays Schengen dans le monde devraient être connectés au système dans un délai de deux ans», a fait savoir la Commission avant de rassurer que «la procédure permettant de relever les empreintes digitales est simple, rapide et discrète. Le demandeur n’aura qu’à placer les doigts sur la surface d’un scanner numérique. S’il présente d’autres demandes dans les cinq années suivantes, ses empreintes ne seront plus relevées, mais seront copiées à partir de sa demande précédente enregistrée dans le VIS. Les données dactyloscopiques seront effacées après cinq ans», a précisé la même source. «Les vérifications biométriques rapides, sûres et sécurisées, permettront d’empêcher les utilisations frauduleuses des visas, comme lorsqu’une personne tente d’utiliser le visa d’une autre personne», a-t-elle encore été souligné.



On estime le nombre de visas Schengen délivrés chaque année par les pays faisant partie de l’espace à quelque 13 millions de visas. «La prévention de la fraude et des abus n’est pas toujours aisée et le parcours de la demande de visa peut être long pour les personnes qui tentent légitimement d’obtenir un visa pour effectuer un séjour de courte durée dans l’UE», a également reconnu la Commission.

En fait, même si l’application d’une telle mesure est justifiée par des considérations permettant aux pays hôtes de vérifier, grâce aux nouvelles technologies, l’authenticité des visas émis et de limiter ainsi les fraudes, de l’autre côté de la Méditerranée cette nouvelle exigence est loin d’être la bienvenue. Pour les pays de la rive Sud, cette procédure vient s’ajouter à celles prises ces derniers temps en Europe, notamment depuis le déclenchement du Printemps arabe, lesquelles visent à freiner le plus possible le flux migratoire vers le vieux continent.

Hafid Mesbah