PARIS- La priorité de la France, dans ses relations avec l’Algérie, est de privilégier « l’alliance stratégique » entre les deux pays, ont relevé lundi des médias français commentant la visite en Algérie du Premier ministre, Manuel Valls.
Alors que certains médias avaient décidé de boycotter cette visite en guise de solidarité confraternelle avec deux journalistes (le Monde et Canal+) envers qui les autorités algériennes ont refusé d’octroyer un visa d’entrée en Algérie, d’autres titres de journaux sont revenus, dans leur édition de lundi, sur la visite du Premier ministre français, dans le cadre de la tenue à Alger de la 3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau, sanctionnée par la signature de plusieurs accords de coopération.
Dans sa version électronique, la chaîne d’information France 24 a indiqué que la priorité de Manuel Valls « est de préserver +l’alliance stratégique+ entre la France et l’Algérie ».
Pour France 24, La France « cherche à poursuivre l’embellie que connaissent ses relations » avec l’Algérie depuis 2012.

La Tribune a souligné que la France, devancée par la Chine, « veut rester un partenaire économique majeur pour l’Algérie ».
Le journal revient sur les accords de partenariats signés en mettant en valeur le « nouveau pacte d’actionnaires » pour agrandir une usine de matériel ferroviaire, codétenue par le constructeur de matériels ferroviaires Alstom.
« A raison d’un train par mois environ, cette commande représente un peu plus de huit ans d’activité pour l’usine située à Annaba (nord-est), dont la surface va passer de 46.000 à 190.000 m2, ce qui créera 270 emplois directs, en complément des 240 existants », explique la Tribune, qui également évoqué le projet de l’implantation de Peugeot en Algérie « en voie de finalisation ».
L’autre quotidien économique, les Echos, s’est contenté pour sa part de signaler les accords de partenariat signés entre les deux pays.
Se basant sur les propos du Premier ministre français, Jeune Afrique a écrit « Malgré l’affaire des visas refusés, il (Valls) a préféré privilégier la +relation stratégique+ franco-algérienne dont +rien ne doit nous faire dévier+ », relevant que la visite a été « fructueuse ».
Le Parisien, qui a fait partie de l’équipe de journalistes qui se sont déplacés à Alger, s’est intéressé dans sa couverture par la publication d’un reportage négatif sur la jeunesse algérienne, ce qui conforte quelque part l’affirmation de certains observateurs dans les milieux médiatiques que l’Algérie est un pays qui « a mauvaise presse » en France.
Ces mêmes milieux expliquent que la décision des médias français de boycotter la visite de Valls en Algérie « tranche avec leur attitude dans ces situations similaires », rappelant que « la dernière en date : l’expulsion la semaine dernière par le Maroc d’une équipe du Petit journal, suivie par celle d’un groupe d’avocats français venus discuter du sort d’une vingtaine de prisonniers sahraouis, détenus depuis 2013. Ces affaires ont eu de faibles échos dans la presse française et surtout aucune condamnation ni appel au boycott du Maroc ».
Par ailleurs, la majeure partie des journaux qui ont couvert la visite se sont intéressés aux accords signés à Alger, en reprenant pratiquement les dépêches de l’AFP, sans oublier de faire l’écho sur le refus d’Alger d’accorder des visas aux deux journalistes.
Cependant, ils ont repris tous la réponse du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, expliquant que la décision a été prise parce qu’ »un journal respecté et respectable (Le Monde) a porté atteinte à l’honneur et au prestige » du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, « de manière gratuite ».
Des médias français avaient décidé, rappelle-t-on, de boycotter la visite du Premier ministre français, notamment les quotidiens Libération et le Figaro, des radios publiques France Culture et France Inter et la chaîne de télévision France 2.
Signalons que la conférence de presse, animée dimanche conjointement par MM. Sellal et Valls, était couverte par 83 journalistes, représentant 42 médias algériens, 12 médias étrangers accrédités à Alger et de 12 organes de presse accompagnant la délégation française.