Encore une fois, l’intelligence a prévalu chez les Algériens qui ont préféré répondre de la façon la plus pertinente aux provocations islamophobes de l’hebdomadaire Charlie Hebdo et du film « l’innocence des musulmans » du réalisateur américain par le mépris.
La grande prière de vendredi s’est partout déroulée dans le calme et la sérénité. Les imams, certainement instruits par le ministère des affaires religieuses ont invité dans leurs prêches les fidèles à « répondre avec intelligence ».
« Répondez à ces mécréants, à ces provocateurs, comme le faisait de son temps notre Prophète Mohamed à ses ennemis, avec intelligence et sagesse », recommandait l’imam de la Grande mosquée d’Alger. La même tonalité, on la retrouve également dans les autres prêches dont les auteurs ont invité au calme « pour donner une image positive de l’islam ».
Et aussi ont-ils recommandé aux fidèles, dont ils disent par ailleurs comprendre « l’indignation, la révolte, le désir de défendre le prophète Mohamed » d’avoir de la retenue dans leur comportement «pour donner une leçon de paix» aux auteurs des œuvres islamophobes et blasphématoires.
Cette retenue dont ont fait montre les fidèles après la prière a rendu presque inutile le déploiement de dispositifs sécuritaires à proximité de certaines mosquées et surtout les parages des ambassades de France et des USA, au niveau du boulevard Bachir El Ibrahimi.
Des mesures préventives qui s’imposaient au demeurant, car on ne sait jamais, et heureusement, pas le moindre incident n’a été enregistré. Signe de la maturité des Algériens.
Mais tout en affichant cette sagesse, qui marque ainsi sa différence par rapport aux autres pays musulmans qui ont connu des troubles violents, l’Algérie, dans son ensemble n’est pas moins en colère, pas moins indignée. Et le silence reste en définitive la réponse idéale à ses œuvres méprisables, à ces œuvres minables.