La presse étrangère et le gaz de schiste, L’Algérie sous le microscope

La presse étrangère et le gaz de schiste, L’Algérie sous le microscope

L’Algérie détiendrait la troisième réserve mondiale de gaz de schiste

La presse étrangère francophone ou arabophone a déjà sondé les experts algériens à propos de leurs avis sur le gaz de schiste et elle continue de s’intéresser au sujet.

Les publications étrangères ne ratent aucune occasion de tenir leurs lecteurs, parmi lesquels se trouvent des décideurs et des chefs d’entreprise, au courant des évolutions du dossier en Algérie. C’est le cas récemment avec la publication Essafir Al Arabi paraissant en arabe, en français et en anglais et qui a consacré un article à ce dossier. La journaliste Salima Mellah a publié un long papier considérant sûrement que les lecteurs aimeraient connaître l’impact des prises de position sur le dossier.



Une attention particulière à ces positions est nourrie par des entreprises étrangères qui sont aussi intéressées par cette exploitation. Ces écrits ne sont donc pas innocents et défendent chacun des positions précises. La nouvelle loi sur les hydrocarbures qui a été adoptée par le Parlement en 2012 et publiée au Journal officiel le 24 février 2013 (date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en 1971) est également scrutée par les étrangers et fait l’objet d’explications par d’autres médias comme les agences de presse et les sites électroniques.

Parmi ces explications figure l’information selon laquelle cette loi serait «particulièrement scandaleuse, car elle remet en cause des principes de souveraineté», selon le journal arabophone. En effet, pour attirer les compagnies spécialisées, frileuses face à ce qu’elles présentent comme des contraintes financières, la fiscalité est dorénavant calculée sur la base du rendement que fixent les compagnies elles-mêmes sans que l’administration algérienne n’ait de moyen de contrôle, est-il souligné.

D’autres informations circulent sur le niveau des réserves avec des rappels, d’après lesquelles dès juin 2013, l’Energy Information Administration (EIA) des États-Unis, publie un rapport dans lequel il est affirmé que l’Algérie détiendrait la troisième réserve mondiale de gaz de schiste (707 trillions de m3) située dans sept bassins: Ahnet, Berkine-Ghadamès, Mouydir, Reggane, Timimoun et Tindouf. Or, il est indiqué que «les données de l’EIA sont contestées dans d’autres régions du monde, car elles se sont souvent révélées fausses et auraient été avancées pour motiver et justifier l’option gaz de schiste en particulier, lorsque les réserves conventionnelles de gaz et de pétrole se tarissent comme c’est le cas en Algérie».

Rapidement après la publication de cette information, les premières déclarations officielles expriment la volonté de se lancer dans cette voie et le Conseil des ministres du 21 mai 2014 donne le feu vert à l’exploitation du gaz de schiste. Quatre puits d’exploration dans les bassins d’Ahnet et Illizi ont été prévus pour l’année 2014 (dans le cadre d’un programme de forage de 11 puits étalés sur sept à 13 ans) sans avoir été tous forés, est-il précisé.

La presse étrangère ne se contente pas de citer le travail de Sonatrach mais souligne avec insistance la présence de Total et des sociétés Halliburton et Schlumberger (toutes deux américaines), chargées de l’aspect technique de la fracturation qui seraient également présentes sur le site malgré le démenti de certaines d’entre elles.

Ces écrits sont la preuve que ce qui s’écrit sur le dossier en Algérie est une mine d’or exploitée par les sociétés étrangères d’où la nécessité de la plus grande prudence et de la plus stricte exactitude des informations diffusées.

Selon la presse étrangère, la compagnie algérienne ne peut réaliser les forages horizontaux qui sont indispensables à l’extraction du gaz de schiste et fait nécessairement appel à d’autres partenaires occidentaux.