La presse britannique dénonce la libération du terroriste Abou Qatada

La presse britannique dénonce la libération du terroriste Abou Qatada

Les médias britanniques soulignent qu’encore une fois, «le religieux extrémiste a mis en lumière les limites de l’Etat britannique pour décider de qui peut et qui ne peut pas rester à l’intérieur du pays».

Aujourd’hui, peu après 11h GMT, Abou Qatada, Jordanien de 51 ans, proche de Ben Laden et présenté comme le chef spirituel d’Al-Qaïda en Europe, a quitté la prison de haute sécurité de Long Lartin en Grande-Bretagne, sur décision de la justice britannique qui lui avait accordé la veille une libération conditionnelle.

Abou Qatada vit au Royaume-Uni depuis 1993 où il était arrivé avec un passeport falsifié. Il a passé l’essentiel de ces dix dernières années en prison au Royaume-Uni où il n’a jamais été condamné. Le gouvernement britannique s’efforçait depuis dix ans de l’extrader vers la Jordanie pour être rejugé pour préparation d’attentats qui lui ont valu d’être condamné par contumace à la prison à perpétuité assortie de travaux forcés en 1998 et à 15 ans de prison en 2000. Mais ce chef terroriste notoire a réussi encore une fois à empêcher cette extradition.

Pis, après un long marathon judiciaire, il a obtenu sa remise en liberté sous conditions. Il est autorisé à quitter son domicile entre 8h et 16h, mais il devra porter un bracelet électronique et sera interdit d’accès à l’internet et de contacter certaines personnes. Des considérations fallacieuses sur la justice jordanienne (pratique de la torture notamment) ont permis à Abou Qatada d’échapper aux juges de son pays.

C’est la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui avait, dans un premier temps, bloqué son extradition, en faisant croire que son procès en Jordanie ne serait pas équitable. Elle a rectifié sa position en mai et donné son feu vert à l’extradition. Le gouvernement jordanien a fourni de nombreuses assurances au gouvernement britannique sur la bonne tenue du procès de Qatada en Jordanie. La presse britannique a critiqué la décision judiciaire de libérer Abou Qatada, estimant qu’il s’agissait «d’une parodie de justice».

La presse souligne qu’encore une fois, «le religieux extrémiste – considéré comme une menace grave pour la sécurité nationale – a mis en lumière les limites de l’Etat britannique pour décider de qui peut et qui ne peut pas rester à l’intérieur du pays». Il y a un mois, le gouvernement britannique, au terme de huit ans de bataille judiciaire, avait réussi à expulser le prêcheur islamiste radical Abou Hamza avec quatre co-accusés vers les Etats-Unis où il a été inculpé d’activités terroristes.

Karim Bouali