Samedi prochain, l’Alliance nationale républicaine (ANR) tiendra une conférence de presse au siège du parti à Alger. Cette rencontre, qui suivra la tenue d’une réunion de son bureau politique, est l’occasion pour le chef du parti, Belkacem Sahli, de fixer le cap sur le prochain rendez-vous présidentiel et les différentes initiatives en rapport sur la scène nationale.
Le parti présentera aussi son bilan politique de toutes ses activités durant l’année 2018. Lors de cette rencontre avec les journalistes, Sahli, qui mène aussi l’initiative de « Continuité pour la stabilité et la réforme » initiée avec plus de 15 partis politiques, devrait faire le point aussi sur ses relations avec les autres partis de l’Alliance présidentielle qui se sont un petit peu détériorées, alors qu’elles furent longtemps très bonnes. Sur une émission d’El Bilad TV la semaine dernière, Belkacem Sahli a opté une nouvelle fois pour la stratégie de l’homme imprégné de «culture d’État » en s’attardant sur les dernières sorties et initiatives des partis de l’Allégeance et de l’Opposition qui n’ont que «brouillé davantage la scène politique» en cherchant à «se substituer à la volonté populaire, par la volonté des partis».
Durant presque une heure d’entretien, Sahli a tenté de se démarquer des partis composant l’Alliance présidentielle en se présentant comme « un parti qui a été toujours stable et durable sur toute la ligne». Après avoir rappelé que «l’ANR a toujours cru que la présidentielle se tiendrait en son délai légal», Sahli a commenté les récentes initiatives et propositions de TAJ d’Amar Ghoul et du MSP d’Abderrezak Makri, qui ont appelé récemment à «une conférence de consensus » et à un «report de la présidentielle». «Certains dans l’allégeance ou dans l’opposition parlent d’une manière étrange de report ou de prolongation ainsi que d’une conférence dont la tenue est même plus importante que la présidentielle elle-même. C’est quelque chose d’inconcevable et dépourvue de toute logique politique», a-t-il jugé.
«Pour la présidentielle, nous refusons les initiatives émanant des partis politiques car nous estimons que l’initiative doit émaner de celui qui détient la légitimité, c’est-à-dire le président de la République», a-t-il ajouté. Sahli a critiqué les initiatives de TAJ et du MSP, en accusant les deux chefs de ces partis de «parler au nom du président et de l’Armée» : «Je pense que ce qui est arrivé à ces deux partis c’est l’état de suspicions et d’inquiétude interne qu’ils ont voulu extérioriser à toute la scène politique.
Cela a effectivement perturbé la scène politique mais nous, à l’ANR, on n’est pas inquiété». «Ces initiatives rabaissent le scrutin présidentiel au niveau des intérêts partisans», a-t-il estimé. Pour l’ANR, «les présidentielles ne sont pas comme les législatives où chacun des partis cherche à s’accaparer des sièges. La présidentielle est une compétition sur des projets de société. Donc en tant que partis, il faut renoncer aux intérêts étroits et se propulser à de véritables familles politiques».
Dans ses rapports, quelque peu embrouillés notamment suite à la crise de l’APN où Sahli, qui est aussi député, a exprimé clairement son opposition à la manière avec laquelle il a été traité par les partis de l’Alliance, le SG de l’ANR a pointé les contradictions d’un «groupe avec lequel ce qui le rassemble est plus que ce qui le différencie». «Des partis disent que nous sommes avec la continuité et après le lendemain ils te disent nous sommes uniquement avec le programme du Président. L’Alliance présidentielle, dans sa déclaration politique, n’a jamais évoqué la continuité du Président au pouvoir ou un cinquième mandat. Ils parlent uniquement de soutien au programme du Président. Donc il y a une certaine inquiétude et des remous, voire même un brouillard.
Certains qui avaient même dit «je ne soutiens pas un cinquième mandat» se sont réveillés le lendemain en se retrouvant dans l’Alliance présidentielle», a analysé Sahli. Sahli est-il mécontent de ne pas avoir été inclus dans la coalition au pouvoir aux côtés du FLN, TAJ, MPA et le RND ? À l’ANR, on dit seulement que «le groupe des 15 est plus cohérent et homogène que l’Alliance», mais «nous sommes dans la complémentarité et non pas dans la contradiction». Plus loin, il pose même le doute sur les déclarations de ces partis : «l’initiative de Ghoul a faussé sur toutes les lignes, car ce n’est ni le temps, ni le timing ou la circonstance à seulement 20 jours de la convocation du corps électoral», poursuivant : «je ne pense pas que le Président va ressortir une telle initiative par le biais de partis politiques».
Hamid Mecheri