Après la mort du dirigeant libyen, Mouaâmar Kaddafi, la question de la présence des forces de la coalition en Libye se pose désormais. La chute du régime de Kaddafi, signe-t-elle la fin de la mission de l’Otan en Libye ? Pas si sûr, pensent certains analystes.
Fin de cavale pour l’ex- leader libyen en fuite depuis le 23 août 2011, après la chute et la prise de son QG à Tripoli par les rebelles du CNT. Mouaâmar Kaddafi a été pourchassé et tué jeudi dernier dans sa ville natale, Syrte, dans des circonstances suspectes et douteuses. «Nous annonçons au monde que Kaddafi a est mort entre les mains des combattants dans la région de Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli» a déclaré le porte-parole officiel du Conseil national de transition (CNT) à Benghazi, Abdel Hafez Ghoga. Les images «choquantes» de la mort du colonel déchu qui ont fait le tour du monde, sur Internet et sur les écrans télé, laissent croire à un lynchage par les rebelles du CNT.
Kaddafi malmené, Kaddafi ensanglanté, Kaddafi décédé, l’annonce de sa mort s’est répandue comme une traînée de poudre et largement saluée par la communauté internationale.
Alors que les circonstances exactes de sa mort restent encore entourées de zones d’ombre, la fin de règne du colonel Kaddafi, qui aura duré 42 ans, a fait réagir le président américain, Barack Obama, et d’autres capitales européennes. Des images diffusées sur les chaînes du monde entier, montrant Kaddafi ensanglanté et violemment empoigné par les rebelles prouvent qu’il a été capturé en vie, mais les versions diffèrent sur les instants qui suivent. Kaddafi a-t-il succombé après avoir été blessé par l’attaque de son convoi par l’Otan ? A-t-il été achevé par les membres du Conseil national de transition (CNT) libyen ? Ou bien tué par erreur par les troupes loyalistes ? Alors que rien ne permet à l’heure actuelle de répondre avec certitude à ces questions, l’ONU a demandé en tout cas l’ouverture d’une enquête sur les circonstances entourant sa mort. Maintenant que l’ex-leader libyen est mort, la question de la présence de la coalition en Libye se pose désormais… La mort de Kaddafi et la chute de Syrte devraient pousser l’Otan à mettre prochainement un terme à son opération, protecteur unifié, lancée le 31 mars 2011.
Les jours de l’Otan en Libye sont donc comptés. Les responsables militaires de l’Otan, sous la direction de l’amiral américain James Stavridis, devaient dresser hier un état des lieux de la situation. Ils discuteront des modalités de l’arrêt de l’opération militaire. L’Otan a confirmé que le Conseil des ambassadeurs des 28 pays membres se tiendra au siège de l’Alliance à Bruxelles avec la Libye au menu des discussions, selon un porte-parole.
Dossier préparé par Yazid M.
Alain Juppé : «L’Otan est arrivée à son terme»
«Je pense qu’on peut dire que l’opération militaire est terminée, que l’ensemble du territoire libyen est sous le contrôle du Conseil national de transition (CNT) et que, sous réserve de quelques mesures transitoires dans la semaine qui vient, l’opération de l’Otan est arrivée à son terme», a déclaré Alain Juppé, interrogé par
Europe 1.
De son côté, le ministre de la Défense estime que le dispositif militaire français va «être allégé» dans «les jours ou semaines qui viennent». «Nous n’irons pas jusqu’à la Toussaint», c’est-à-dire le 1er novembre, déclare-t-il. L’Otan a engagé des moyens maritimes et aériens en Libye depuis le 31 mars, prenant le relais de l’opération lancée deux semaines plus tôt par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis à la suite d’une résolution des Nations unies sur la protection des civils. Plusieurs pays, comme l’Allemagne ou la Pologne, ont refusé d’y participer. Huit des 28 pays de l’Otan ont participé aux missions aériennes aux côtés de pays arabes comme les Emirats arabes unis et le Qatar.
Par ailleurs, un porte-parole du département d’Etat américain a déclaré hier : «Nous sommes sans aucun doute à un tournant. Je pense que l’Otan va étudier l’avenir de la mission dans les prochains jours». «La fin de la mission de la coalition est en vue», a-t-il ajouté.
Selon lui, toute décision doit faire l’objet d’un consensus parmi les pays membres de l’Alliance atlantique. Le point de vue du département d’Etat fait écho aux propos du secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui a estimé que la fin de l’opération en Libye était désormais beaucoup plus proche.
Y. M.
La visite de la délégation du CNT en Algérie reportée
Le Conseil national de transition libyen (CNT) a décidé de reporter sine die la première visite de sa délégation à Alger, après la mort, ce jeudi 20 octobre, de l’ex-guide Mouamar Kaddafi dans la bataille de Syrte, a indiqué l’un de ses membres, Mohamed Ali Abdellah. «La mort de Kaddafi a obligé les membres du CNT qui devaient se rendre à Alger hier à rester en Libye», a expliqué M. Abdellah, vice-président du Front national pour le salut de la Libye. Une délégation du CNT, dont des responsables de la sécurité, était attendue ce jeudi à Alger pour une visite officielle, la première du genre des représentants du nouveau régime de Tripoli depuis la chute de Kaddafi. Cette visite devait être consacrée à des discussions sur la sécurisation des frontières entre les deux pays, mais également à la demande libyenne d’extradition par Alger d’une partie de la famille de Kaddafi réfugiée en Algérie. Cette demande a été réitérée ce jeudi par le chef du comité exécutif du CNT, Mahmoud Jibril, lors d’une conférence de presse à Tripoli.
Seïf-al-Islam recherché par Interpol et la CPI
Après la mort jeudi dernier du dirigeant libyen déchu Mouammar Kaddafi et celle annoncée le même jour d’un de ses fils, Mouatassim, seul l’ancien successeur présumé, Seïf al-Islam, 39 ans, est encore recherché. Les autres membres de la famille Kaddafi sont soit morts, soit blessés ou réfugiés en Algérie et au Niger. Seïf-al-Islam Kaddafi est le seul fils de l’ex-Guide libyen encore recherché à ce jour. Il est visé par un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité. Interpol et la Cour pénale internationale lui ont demandé de se «rendre» pour «répondre des accusations contre lui». Au début des émeutes en février, il avait promis des «bains de sang» en Libye. Sa capture avait été annoncée le 22 août, alors que les «rebelles» venaient d’entrer dans Tripoli, mais il était ensuite apparu triomphalement le même jour devant des journalistes.
Régulièrement présenté comme le futur successeur de son père, Seïf al-Islam est le fils aîné de la seconde épouse de Mouammar Kaddafi, Safiya Farkash. Né le 25 juin 1972, docteur en philosophie, formé à la London School of Economics, longtemps considéré comme «réformateur», il s’est fait connaître lors de sa médiation dans l’affaire des infirmières bulgares libérées en 2007 après huit ans de détention. Il a négocié les accords d’indemnisation des familles des victimes de l’attentat de Lockerbie
Les membres décédés depuis l’offensive
Mouatassim Kaddafi est mort jeudi à Syrte. Les circonstances de son décès ne sont pas encore connues avec exactitude. Une vidéo amateur, mise en ligne jeudi sur le site internet du quotidien britannique The Daily Telegraph, montre Mouatassim vivant après sa capture par les forces du CNT. Il apparaît blessé et chahuté par les «rebelles». Selon le Conseil militaire du CNT, il aurait reçu une balle dans la nuque et aurait eu la main coupée. Né en 1975, médecin et militaire de carrière, il avait dirigé le Conseil de sécurité nationale et était le principal concurrent de Seïf al-Islam pour la succession de son père. Soupçonné d’une tentative de putsch en 2001, il était finalement revenu en grâce en 2009 après un exil égyptien. Khamis, le bras armé du régime
Le 28 août, les nouvelles autorités ont annoncé que Khamis avait été tué à environ 80 km au sud de Tripoli. Une information confirmée par une chaîne de télévision pro-Kaddafi le 17 octobre. Né le 27 mai 1983, il était le benjamin des fils Kaddafi. Formé en Russie, il a été chargé du commandement de l’unité d’élite des Forces spéciales. Il a joué un rôle important dans la répression de la révolte à Benghazi. La base militaire qu’il commandait à Tripoli est la dernière à être tombée dans la capitale, après un bombardement de l’Otan, le 27 août. L’officier Seïf-al-Arab Kaddafi a été tué, selon plusieurs sources, le 30 avril 2011 dans un raid de l’Otan sur Tripoli. Né en 1980, Seïf Al-Arab était le plus discret des fils Kaddafi. Simple officier formé en Allemagne, il était proche de son père.
La famille Kaddafi réfugiée en Algérie
L’Algérie a annoncé le 29 août avoir accueilli sur son sol, pour des raisons humanitaires, trois des enfants de Kaddafi, sa fille Aïcha, ses fils Mohamed et Hannibal, ainsi que sa seconde épouse Safia.
• Mohamed Kaddafi, l’aîné influent et discret
Peu avant sa fuite de Libye vers l’Algérie, les combattants anti-Kaddafi avaient annoncé sa capture mais un haut responsable de la «rébellion» avait finalement indiqué qu’il était parvenu à s’échapper.
Mohamed, né en 1970, est l’aîné et fils unique du premier mariage de Mouammar Kaddafi avec Fatiha al-Nouri (divorcé en 1970). Homme de réseaux, influent et discret, il présidait l’organisme des Télécommunications et le Comité national olympique.
• Hannibal
Il se trouve en Algérie où il a fui avec sa mère, son frère et sa sœur. Né en 1978, militaire de formation, il est connu pour ses nombreux démêlés avec la justice. En 2005, la justice française l’a condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences sur sa compagne enceinte. En 2008, il avait été arrêté avec son épouse à Genève, puis libéré sous caution, pour des violences sur ses domestiques. L’affaire avait finalement été classée.
• Aïcha, l’avocate
En août dernier, quelques heures après son arrivée à la frontière de l’Algérie, Aïcha avait donné naissance à une petite fille. Née en 1977, cette femme élégante à la longue chevelure blonde est avocate. Elle fut après 2001, l’avocate de l’ex-président irakien Saddam Hussein. Elle a également présidé la fondation caritative libyenne Waatassimou, destinée à combattre la faim et la pauvreté à travers l’Afrique. En mission aux Philippines, elle devait négocier avec les islamistes d’Abou Sayyaf la libération d’otages occidentaux.
•Saâdi, réfugié au Niger
Il s’est réfugié le 11 septembre au Niger, qui refuse de l’extrader. Il est actuellement recherché par Interpol. Né le 25 mai 1973, il est footballeur et capitaine de l’équipe nationale libyenne. Saâdi a été engagé en 2003 par Pérouse (1re div. italienne) mais il n’a que très rarement joué. Après un contrôle positif à la nandrolone, il a même écopé de trois mois de suspension en 2003. Il est également président du conseil d’administration de la Libyan Arab Foreign Investment Company, qui détient 7,5% des parts de la Juventus de Turin.
Mouammar Kaddafi a aussi adopté deux enfants. Un garçon, Milad, très discret, et une fille, Hannah, qui aurait péri lors du raid américain de 1986 sur Tripoli mais qui, selon des information, aurait en réalité survécu
Mort de Kaddafi
Quiproquo et versions différentes
Que s’est-il exactement passé? Une partie de l’après-midi, Al-Jazeera a bloqué la vidéo sur une capture d’écran qui est rapidement devenue l’image du jour. Puis une autre vidéo surgit, reprise par Al-Arabiya et Al-Jazeera, qui montre que Mouammar Kaddafi était bien vivant au moment de sa capture.
Une nouvelle vidéo diffusée par le Global Post le confirme d’ailleurs et reprend le «film» de la capture un peu avant les images diffusées jeudi, montrant Kaddafi encore debout, avant que des combattants des forces du CNT viennent l’entourer et le maintenir sur ses pieds. Sur ces images, le colonel Kaddafi semble leur crier quelque chose, tandis qu’on entend des tirs de joie, et une multitude de «Allah Akbar».
Tête nue, revêtu d’un treillis, il a déjà du sang sur le visage et les épaules. Totalement hagard, il est ensuite hissé sur le capot d’une voiture qui démarre, surchargée de combattants surexcités. C’est apparemment à partir de ce moment que sont prises les autres photos et vidéos qui avaient été diffusées auparavant dans la journée de jeudi. En effet, après les premières annonces de la capture et de la mort de Kaddafi, au conditionnel, d’autres images avaient rapidement été rendues publiques. D’abord la photo du visage ensanglanté du colonel Kaddafi, plus ou moins identifiable, dont on ignore alors s’il est vivant ou mort. La photo a été prise à l’aide d’un téléphone portable, dont un journaliste de l’AFP a photographié l’écran. Le cliché fait vite le tour du monde, relayé sur les écrans de télévisions et les réseaux sociaux.
Son authenticité est rapidement établie. Une autre photo diffusée par l’AFP montre une sorte de bouche d’égout où des graffiti ont déjà été tracés, clamant : «C’est ici que le rat Kaddafi a été trouvé». Le trou ou le tunnel, selon les témoignages, dans lequel se trouvait le colonel Kaddafi au moment de sa capture, près de Syrte, jeudi dernier. Ironique pour celui qui qualifiait justement ses ennemis de «rats»… Sur un autre cliché, des combattants pro-CNT brandissent un revolver en or, le présentant comme l’arme du tyran honni.
La version du CNT
Quelques témoignages font surface. «On l’a trouvé en train de ramper dans un tube en béton. C’est son sang sur ma chemise, je ne la laverai jamais», proclame par exemple Mohamed Chaban, qui jure avoir participé à l’arrestation de l’ex-dirigeant libyen et s’être emparé de son pistolet en or. Un autre témoin affirme que le colonel aurait imploré : «Ne tirez pas, ne tirez pas !». Quand il a été retrouvé, il était en bonne santé et portait une arme.
Mohamed Leith, commandant des forces CNT dans la zone sud de Misrata (est), raconte sa version des faits : «Kaddafi se trouvait dans une jeep sur laquelle les rebelles ont ouvert le feu. Il en est sorti et a tenté de fuir. Il s’est réfugié dans un égout. Les rebelles ont ouvert le feu de nouveau et il en est sorti portant une kalachnikov d’une main et un pistolet de l’autre». «Il a regardé à gauche et à droite, demandant ‘’qu’est-ce qui se passe’’. Les rebelles ont ouvert le feu de nouveau, le blessant à l’épaule et à la jambe et il a succombé ensuite».
Mais «ensuite»… quand ? «Il était vivant jusqu’à son arrivée à l’hôpital de Misrata», où se trouve désormais sa dépouille, a précisé le chef de l’exécutif libyen, Mahmoud Jibril, lors d’une conférence de presse à Tripoli. «Quand il a été retrouvé, il était en bonne santé et portait une arme», selon le responsable qui ajoute qu’il avait ensuite été conduit vers un pick-up. «Quand le véhicule a démarré, il a été pris dans un échange de tirs entre des combattants pro-Kaddafi et des révolutionnaires, et il a été tué d’une balle dans la tête»
….et de l’Otan
Autre donnée de l’équation : les forces de l’Otan ont annoncé dans la matinée avoir bloqué deux véhicules pro-Kaddafi qui tentaient de fuir Syrte, sur le point de tomber aux mains des combattants pro-CNT. Le colonel était-il lui-même à bord de ce convoi ? S’est-il réfugié blessé dans ce tunnel ensuite ? C’est ce qui ressort du récit dressé ce vendredi par Al-Jazeera.
Des avions français ont stoppé mais pas détruit un convoi pro-Kaddafi. Selon le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, ce sont des avions français qui ont identifié et «stoppé» une colonne «de plusieurs dizaines de véhicules». Un drone américain Predator a également tiré un missile contre le convoi attaqué par un Mirage 2000 français, a affirmé jeudi un responsable américain. Le convoi n’a cependant «pas été détruit par l’intervention française», a précisé Gérard Longuet. Il évoque ensuite des accrochages au sol entre les forces pro-Kaddafi et des combattants du CNT qui sont ensuite intervenus, détruisant les véhicules desquels «ils ont sorti le colonel Kaddafi». Il n’est plus question de bouche d’égout dans cette version…
Le nouveau pouvoir et le commandement de l’opération Protecteur unifié de l’Otan auront à éclaircir les circonstances dans lesquelles le «Guide» honni a été capturé et tué, notamment dans le cadre de l’enquête demandée ce vendredi par l’ONU. Déjà, son enterrement a été retardé pour permettre aux experts du CNT de mener leurs investigations. Mais pour l’heure, les scènes de liesse se multiplient à Tripoli, Benghazi ou Syrte. Sans attendre cette enquête, ni même la proclamation officielle de la «libération» totale de la Libye, après 42 longues années de règne de fer.
Y.M./Agences
Réactions de la communauté internationale
Les pays occidentaux, notamment ceux impliqués dans l’intervention de l’Otan aux côtés des rebelles devenus nouveau régime, ont réagi avec enthousiasme jeudi à la «fin du conflit» que marque, selon eux, la mort annoncée de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kaddafi.
Les réactions se faisaient en revanche attendre dans le monde arabe, toujours en proie aux suites des mouvements démocratiques du «printemps arabe». Saad Hariri, ex-Premier ministre libanaiset leader de l’opposition anti-syrienne, y a vu un signe de «la fin inévitable de tous les tyrans».
Barack Obama, président des Etats-Unis
Depuis la Maison-Blanche, le président des Etats-Unis Barack Obama a affirmé que la mort du colonel Kaddafi marquait «la fin d’un chapitre long et douloureux pour les habitants de Libye qui ont désormais une chance de pouvoir déterminer leur propre destin dans une Libye nouvelle et démocratique».
Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU
«A l’évidence, ce jour marque une transition historique pour la Libye», a déclaré le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui s’est réjoui de l’annonce de la mort de l’ancien «Guide» déchu. Il y voit en outre «une transition historique pour la Libye», tout en ajoutant : «Le chemin à parcourir pour la Libye et son peuple va être difficile et pavé de défis».
Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères
«Il s’agit d’un événement historique. C’est le début d’une ère nouvelle de démocratie, de liberté et de reconstruction du pays», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
David Cameron, Premier ministre britannique
Pour le Premier ministre britannique, David Cameron, dont le pays a lui aussi été à l’avant-garde sur le conflit libyen, «c’est un jour où il faut se souvenir des victimes de Kaddafi», étrangères comme libyennes. Il s’est lui aussi dit «fier du rôle joué» par son pays dans la chute du «dictateur brutal», dont la disparition «renforce les chances pour les Libyens de se forger un avenir fort et démocratique».
Silvio Berlusconi, Chef du gouvernement italien
«La guerre est finie en Libye» – ancienne puissance coloniale de la Libye – a affirmé le Chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, qui fut un proche allié de Kaddafi et initialement réticent à le lâcher au début du soulèvement.
John McCain, sénateur américain
Le sénateur républicain John McCain, rival malheureux de Barack Obama à la présidentielle de 2008, a estimé pour sa part que la mort de Kaddafi constituait la fin de «la première phase de la révolution libyenne» et que le pays devait maintenant commencer sa reconstruction. «Les Libyens ont libéré leur pays», a-t-il insisté.
Marcin Bosacki, porte-parole du ministère polonais
Le porte-parole du ministère polonais Marcin Bosacki, a de son côté regretté que l’ancien dirigeant libyen «n’ait pas été jugé pour ses crimes par un tribunal en Libye ou à La Haye». «Son destin devrait constituer un avertissement pour d’autres dictateurs, dans la région et dans le monde», a-t-il relevé.
Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’Alliance
«Après 42 ans, le règne de la peur du colonel Kaddafi a enfin trouvé un terme», a déclaré à Bruxelles le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, qui a estimé que la fin de l’opération de l’Otan en Libye «était maintenant beaucoup plus proche».
Valia Tcherveniachka, infirmière bulgare
«La nouvelle m’a beaucoup réjouie. C’est un châtiment. Je me demande quand même si c’est bien lui», a déclaré Valia Tcherveniachka, une des infirmières bulgares. «Je suis vraiment satisfaite, je m’y attendais. Il a eu ce qu’il méritait», a renchéri Valentina Siropolou. Y.M./Agences