La pratique journalistique à la lumière de la pluralité audiovisuelle a été au centre de la 2e rencontre nationale organisée jeudi par l’Université Alger 3 sous le thème « le champ audiovisuel aux multiples défis et enjeux ».
Les participants se sont notamment penchés sur le cadre juridique et financier du secteur audiovisuel, l’éthique de la profession et les modes de financement des chaînes de télévision, estimant que les médias audiovisuels « ne sont plus seulement des espaces de divertissement mais une réalité incontournable ».
La pluralité audiovisuelle en Algérie dans les secteurs public et privé pose la question de son influence sur la société algérienne et son impact sur la paix et la stabilité sociale, politique et économique, d’où la nécessité d’un cadre juridique « idoine » imposant des règles d’éthique et de déontologie professionnelle, ont souligné les participants.
Les médias publics et privés doivent répondre aux besoins de la société tout en veillant à « consacrer les libertés et à assurer l’unité nationale », ont-ils estimé, mettant en exergue les multiples défis découlant de l’ouverture du champ audiovisuel et sa relation avec le financement publicitaire.
Dans son intervention, le recteur de l’Université Alger 3, Rabah Cheriet, a indiqué que les médias audiovisuels occupent aujourd’hui une « place particulière » parmi les outils qui façonnent l’opinion, d’où la nécessité de mettre en place un cadre d’éthique et de déontologie de la pratique journalistique afin d’éviter toute dérive susceptible de porter atteinte à la sécurité et la stabilité de la société algérienne, a-t-il dit.
Pour le journaliste et enseignant universitaire Omar Bousaada, l’image véhiculée par la télévision à l’ère des technologies modernes « n’est plus seulement un médium de communication, mais un discours iconographique qui influence par ses symboles (…) à dessein de duper ou de fourvoyer le téléspectateur ».
Abordant la progression des modes de financement de la télévision, l’enseignant universitaire Achour Fenni a relevé l’impact du financement publicitaire sur la qualité du service télévisuel.
Il a, dans ce contexte, appelé à opérer des mutations structurelles dans l’organisation du secteur, y compris ses missions d’information, de communication et sociale.
Belkacem Ahcene Djaballah, enseignant à l’Ecole supérieure de journalisme, a, pour sa part, évoqué le service public, estimant que cette question « n’a toujours pas été réglée dans le secteur public de la communication ».
Selon lui, la société civile, les défenseurs du secteur public et les journalistes n’ont pas donné à la notion de service public sa pleine signification.
Il s’est interrogé sur les moyens pour les organes de presse et les journalistes d’appréhender, de respecter et d’appliquer à l’avenir la notion de service public dans la pratique journalistique dans le secteur public.