La poterie à Yakouren Une activité à encadrer

La poterie à Yakouren Une activité à encadrer
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Ils font partie du décor qui allie la beauté naturelle même si celle-ci est altérée par l’homme et la création humaine. Ce sont les potiers de Yakouren qui occupent les deux côtés de la RN-12, à hauteur du lieu dit la Fontaine Fraîche, juste avant l’hôtel Tamgout de cette vaste étendue forestière.

De par leur présence, les potiers de Yakouren vous obligent à faire en quelque sorte une escale, une halte pour, d’une part, prendre un bol d’air, et d’autre part, pour boire cette eau de la fontaine fraîche qui prend sa source du Djudjura. Leurs produits exposés vous attirent et excitent votre curiosité. Ainsi, entre poterie, bijoux et habits berbères, rares sont les passants qui repartent les mains vides. Et ce, même si les prix pratiqués relèvent quelque peu de l’exagération. Mais à vous de bien marchander.

Ils sont plus de 300 commerçants dans cet artisanat à occuper les espaces dans des boutiques et cabanes de fortune faites de tôle soutenues par des branches d’arbres. Si par le passé, ils étaient là durant la période estivale du fait de la halte imposée par cette fontaine fraîche, celle qui permet aux routiers, habitués ou non de cette route sinueuse, cordon ombilical entre les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaia, de se désaltérer , aujourd’hui, on les retrouve à longueur d’année, et ce, quell que soient le temps et la saison.

Leurs boutiques à ciel ouvert sont une constellation de couleurs vives et ocre, couleurs de la terre et de la matière qui composent leurs produits. Des produits venus de toute la Kabylie, mais aussi des autres régions du pays où l’artisanat berbère est présent comme le Chenoua ou les Aurès.

C’est dire qu’ils constituent une activité importante qui mérite d’être encadrée, tant elle constitue un atout non négligeable pour le tourisme de la région. Si bien que ces boutiquiers, même s’ils refusent, comme le dira le directeur local du tourisme, Rachid Ghedouchi, de s’affilier à la chambre de l’artisanat locale, doivent être encadrés, tant ils apportent une plus value à la région.

Interrogés, certains d’entre eux diront que leur activité est aléatoire tant elle dépend du temps et du flux d’usagers de la route « C’est comme une récolte d’olives, c’est bon an mal an ». Leurs préoccupations de les voir affiliés à une chambre est l’impôt qui pourrait grever leurs recettes même s’ils sont conscients qu’ils ont besoin d’être encadrés, surtout que l’épisode neigeux de 2012 a été mal vécu.

En effet, de nombreuses boutiques avaient cédé sous le poids de la neige et les produits totalement détruits, occasionnant ainsi de grandes pertes à leurs propriétaires. Mais l’Etat doit faire valoir son autorité pour qu’ils soient encadrés et surtout pour que l’anarchie sur la route ne prenne un peu plus d’espace et que l’environnement déjà bien affecté ne le soit davantage.