Djamel Benabdeslam, ex-secrétaire général du mouvement El Islah et fondateur d’un nouveau parti (Front de l’Algérie nouvelle), a exclu la possibilité d’aller vers une alliance entre islamistes tant que les conditions ne sont pas favorables.
En prévision des prochaines échéances électorales, notamment les législatives prévues en mai prochain, le mouvement islamiste est plutôt divisé et fonctionne en rangs dispersés.
Discrédités par la majorité des militants et sympathisants pour avoir des accointances avec le pouvoir où certains ont déjà mis les pieds, les islamistes obéissent désormais à des orientations et tendances idéologiques différentes.
La division se fait sentir de plus en plus au sein des partis islamistes qui sont déstabilisés et affaiblis par les frondeurs qui auront incessamment leurs nouvelles formations. C’est le cas de Menasra Abdelmadjid, dissident du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui, en se démarquant du courant de Bouguerra Soltani, a créé son propre parti, le Front du changement national (FCN). Djamel Benabdeslam, ancien secrétaire général du mouvement El Islah, a fondé le Front de l’Algérie nouvelle (FAN).
Compte tenu des prochaines législatives auxquelles participeront de nouveaux courants islamistes qui seront incessamment agréés à la faveur de la nouvelle loi sur les partis politiques (promulguée jeudi dernier), la carte politique est appelée à être reconfigurée. En Algérie les courants islamistes n’empruntent pas une seule ligne de conduite. D’où les divisons et les divergences qui font que ces partis ne sont pas unis autour d’un seul objectif pour prétendre remporter les prochaines élections législatives.
Fortement encouragés par la victoire des islamistes en Tunisie, en Libye, au Maroc et en Egypte, les islamistes algériens, eux aussi, s’estiment favoris pour remporter les prochaines législatives. Dans une perspective purement électorale, les islamistes algériens ont fait part de leur volonté de s’allier désormais autour d’un objectif commun, celui de remporter les prochaines législatives. A les entendre, on est tenté de dire que les islamistes sont plutôt divisés. Djamel Benabdeslam, ex-secrétaire général du mouvement El Islah, a exclu la possibilité d’aller vers une alliance entre islamistes. Très critique envers certains leaders de courant islamiste, Djamel Benabdesslam qui attend l’agrément de son nouveau parti, le FAN, exclut toute alliance entre islamistes, vu que les conditions ne sont pas favorables. A la question de savoir si les islamistes peuvent parvenir à une convergence ou alliance politique, M. Benabdesslam s’est montré plutôt pessimiste : «Je pense qu’il y a actuellement des divergences qui ne permettent pas d’aller vers des alliances entre islamistes. En Algérie, il y des exigences…». Excluant l’hypothèse de coexistence entre islamistes, Benabdeslam accuse : «Il y a des personnalités qui s’autoproclament de la mouvance islamiste. Ces ‘’adolescents’’ politiques se ruent sur les ambassades occidentales pour obtenir leur soutien et parrainage».
Filali Ghouini, du mouvement El-Islah, soutient que son parti appartient à la mouvance islamiste. «El-Islah est un mouvement modéré qui aspire à un Etat civil. Le fait qu’il existe plusieurs partis islamistes dénote de leur division et de leur distinction les uns par rapport aux autres», a-t-il souligné. Pour le mouvement En-Nahda, M.Hadibi pense que la montée en puissance des courants islamistes sur la scène politique arabe s’explique par la défaillance des régimes dictatoriaux. Menasra Abdelmadjid, dissident du MSP, considère qu’un parti islamiste n’est pas une association religieuse. Le parti qu’il représente (Front du changement national FCN, ndlr), respecte, dit-il, les préceptes de l’islam. Le Front du changement national, en tant que parti se référant à l’islam, dit-il, est un parti démocratique, nationaliste, et préserve le caractère républicain de l’Algérie.
Par Yazid Madi